Dans un entretien avec Jeune Afrique, Yodé et Siro sont revenus sur leurs condamnés à un de prison avec sursis en 2020.
En 2020, Siro et vous avez été condamnés à un de prison avec sursis et à 5 millions de francs CFA d’amende pour avoir affirmé que le procureur ne poursuivait en justice que les opposants… Que retenez-vous de cet épisode ?
Nous considérons que tout combat est noble. Et dans nos textes, nous disons les choses comme nous pensons qu’elles sont, sans chercher à en tirer profit. Nous voulons faire changer les choses dans notre pays. Nous avons choisi une musique, le zouglou, qui est né dans la contestation, dans le combat. Nous restons toujours sur cette ligne.
En outre, nous partageons des liens avec certaines des personnalités citées dans l’affaire que vous évoquez… Cela a abouti à une situation compliquée, qui nous a coûté de très fortes amitiés. Mais ce sont les conséquences d’un combat.
Vous vous présentez comme héritiers d’une musique fondamentalement contestataire. Pourtant, on ne vous a pas entendu jusque-là sur les conséquences de l’inflation et les difficultés des Ivoiriens face à la vie chère.
Ce n’est pas à nous de régler tous les problèmes des Ivoiriens ! Et surtout, ce sont des questions que nous n’avons cessé d’aborder. Cela a été le cas, par exemple, dans l’album Héritage que nous avons sorti en 2020. Réécoutez ce titre : nous y chantons que, certes, il y a du goudron partout, et même des lumières sur le goudron, mais que les Ivoiriens ne mangent pas de goudron !
Par ailleurs, nos chansons, ou nos interventions dans les médias, ne sont pas nos seules manières de nous engager. Nous ne faisons pas que chanter ou parler, nous sommes aussi dans l’action. Et si nous dénonçons les maux de la société, c’est pour faire bouger les lignes, comme par l’histoire des politiciens emprisonnées ou des leaders d’opinions. C’est cela aussi notre rôle… LIRE LA SUITE
Jeune Afrique