« 2023, année de la jeunesse »: le PPA-CI répond à Ouattara, « et pourtant des Docteurs demandeurs d’emplois sont arrêtés et jetés en prison »

Comment faire adhérer la jeunesse au discours de Ouattara lorsque, des Docteurs demandeurs d'emplois sont arrêtés et jetés en prison ? s'interroge le PPA-CI.

𝗜-𝟭 𝗔𝗻𝗻𝗲́𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟯 : 𝗮𝗻𝗻𝗲́𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗷𝗲𝘂𝗻𝗲𝘀𝘀𝗲

Dans son discours, le Chef de l'Etat a annoncé qu'il ferait de l'année 2023, l'année de la jeunesse sans préciser les modalités de mise en œuvre de cette annonce. En réalité, le Président de la République nous invite à un exercice de profession de foi. Il demande à nos compatriotes de lui faire confiance. Nous le voulons bien. Mais comment faire confiance lorsque l'engagement que le Président prend de faire de l'année 2023 l'année de la jeunesse n'est pas nouveau. Loin s'en faut. Plus d'une fois, depuis 2011, le Chef de l'Etat et son gouvernement ont juré, la main sur le cœur, de placer au centre de leurs priorités les préoccupations de la jeunesse. Ce ne sont pas les propos du Président de la République et de son Premier ministre d'alors qui nous feront mentir. Ces propos sont consignés dans un document du Ministère de la Promotion de la Jeunesse, de l'Emploi des jeunes et du Service civique intitulé « LA POLITIQUE NATIONALE DE LA JEUNESSE ET LES STRATEGIES 2016-2020 ».

Le Chef de l'Etat y déclare « Chers jeunes, mon ambition est que vous puissiez apporter votre contribution à l'essor de notre pays en développant votre autonomie, C'est-à-dire votre capacité à assumer pleinement, financièrement et intellectuellement….Cette préoccupation sera donc au cœur de l'action gouvernementale tout au long de mon second mandat ». Il poursuit plus loin en affirmant que « nous devons arriver à terme, à identifier les bassins d'emplois dans les différentes régions et localités du pays, orienter nos efforts stratégiques vers les secteurs pourvoyeurs d'emploi pour la jeunesse, mettre en place des politiques précises visant l'encadrement et le suivi des projets novateurs dans l'agri-business, le secteur informel, l'industrie de transformation, qui permettront d'offrir des perspectives claires à notre jeunesse. ».

LIRE AUSSI: Résultats enquête du grave accident de Yamoussoukro : les causes révélées

Enfin, il proclame que « cette politique se veut fédératrice des différentes actions gouvernementales menées en faveur de la jeunesse. Elle prend en compte l'éducation, la formation, l'emploi, la protection et la promotion de la jeunesse, le service civique….Par son adoption nous mettons l'accent sur le nouveau type de jeunes auxquels la Côte d'Ivoire aspire, l'Ivoirien Nouveau, dont la devise reste et demeure Union-Discipline-Travail pour une Côte d'Ivoire émergente ».

Son Premier ministre d'alors, Monsieur entérine, dans le même document, « la jeunesse est au cœur des objectifs de la mise en œuvre du PND 2016-2020 qui prévoit plusieurs actions en sa faveur sur cette période. Cette volonté politique est affirmée par une vision claire, par la conduite d'initiatives concrètes, par un accroissement des ressources dédiées aux questions de jeunesse, notamment au niveau de la promotion de l'emploi en faveur des jeunes ».

LIRE AUSSI: Blé Goudé critique la CEI et le 3ème mandat : « ce n'est pas la CEI qui donne le pouvoir »

Après avoir pris solennellement de tels engagements en 2016 pour tout un mandat présidentiel, il semble difficile de convaincre encore sur le même sujet en 2023. D'un point de vue purement cartésien, l'engagement de 2023 sur la jeunesse consacre l'échec de la politique de la jeunesse précédemment élaborée et mise en œuvre. Le s'interroge alors comment prétendre exécuter en un an ce que l'on a été incapable de faire en 5 ans ? Comment faire adhérer la jeunesse et nos compatriotes en général au discours du Chef de l'Etat lorsque quelques jours seulement avant ce discours, des Docteurs demandeurs d'emplois sont arrêtés et jetés en prison pour avoir tout simplement exprimé leur volonté de travailler ?

La marge de manœuvre et de progrès du Chef de l'Etat et de son gouvernement sur ce sujet reste très maigre. Assurément, le troisième mandat est de trop. Rien n'ayant été prévu pour ce mandat de prolongation, le Chef de l'Etat revisite ses promesses des mandats précédents pour reprendre ce qu'il n'a pas été capable de faire. Dans tous les cas, il ne manquera pas de matière puisqu'en vérité, peu a été fait comparé à ce qui avait été annoncé. A défaut d'innovation, le Chef de l'Etat perd le contrôle de l'initiative et se contente de réagir aux initiatives de l'opposition quitte à inverser les rôles.

LIRE AUSSI: Libération de Pulchérie Gbalet, des militaires ivoiriens en prison à la MACA: le PPA-CI invite Ouattara à suivre l'exemple d'Assimi Goïta

En effet, il a fallu que le Président ait lancé il y a quelques jours, depuis le Stade municipal d', un appel à la jeunesse avec laquelle il veut engager des échanges directs, pour que le Chef de l'Etat se rende compte qu'il avait une jeunesse dont il n'a pas tenu compte dans son programme de gouvernement depuis 2011. Le PPA-CI se réjouit que sur bien d'autres sujets, le Chef de l'Etat s'inspire des idées du Président Laurent GBAGBO comme, notamment sur la politique d'urbanisme et de décentralisation.

Le PPA-CI critique le discours de Nouvel An de Ouattara sur la cherté de la vie: « quand les messages d’un gouvernement n’accrochent plus »

Côte d’Ivoire: Conseil National de Sécurité de ce jeudi 12 janvier 2023, ce qu’il faut retenir