3è mandat Ouattara: Steve Biko, pro-Gbagbo interpelle Cissé Bacongo, « cher Maître, on dit quoi ? »

Affaire 3e mandat d'Ouattara: Lettre ouverte de Steve Biko, cyberactiviste pro-Gbagbo, à Cissé Bacongo, l'un des experts de la Constitution ivoirienne.

M. Le ministre et cher Maître,
En novembre 2016, nous étions tous les deux invités de la chaîne de télévision . Vous étiez en pleine promotion de la nouvelle Constitution voulue par votre leader . Ce jour-là donc, j'avais soulevé certaines questions qui ne me paraissaient pas pertinentes. J'évoquais le fait qu'une modification constitutionnelle devait contribuer à améliorer les libertés publiques et individuelles tout en n'augmentant pas considérablement les dépenses publiques. J'avais émis des réserves quant à la pertinence du et du poste de vice-président qu'instituait notre nouvelle loi fondamentale.

Afin de rassurer les qui partageaient mes inquiétudes, vous aviez expliqué difficilement que le poste de vice-président garantissait la stabilité de nos institutions en cas de vacance de pouvoir, que le Senat stabilisait notre démocratie. Vous insistiez d'ailleurs sur le fait que ni le Senat ni la vice-présidence ne chômeraient tellement que les taches étaient immenses.

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Et pourtant, vous conviendrez avec moi que depuis le 27 février 2020 de fait et depuis le 8 juillet de droit, notre pays n'a plus de vice-président. Alors cher Maitre, ? Sommes-nous dans une situation d'instabilité ? Si oui, pourquoi le chef de l'État ne s'empresse pas de nous stabiliser à nouveau? Est-ce nécessaire d'évoquer encore le Senat ? Je ne crois pas; tant les Ivoiriens toutes tendances politiques confondues sont à ce jour convaincus que c'est un garage pour service rendus avec de sérieux impacts sur les dépenses publiques. Alors cher Maitre, on dit quoi ? Devons-nous continuer de nous convaincre de la pertinence de cette institution ?

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M. Le ministre et cher Maître,
Outre la question de la création des nouvelles institutions, je n'avais pas manqué d'expliquer que le changement constitutionnel opéré par le chef de l'État lui servirait d'alibi pour être candidat à la . Très inspiré que vous étiez ce jour, vous m'aviez répondu qu'il n'avait pas pour ambition d'être candidat à nouveau. En sus, vous aviez insisté sur le fait que la Constitution en son article 183 ne lui permettait pas de briguer un nouveau mandat. Vous aviez même tenu à me dire que vous avez plus de connaissances en droit que moi. Ce que j'accepte volontiers. Votre argumentaire sur cet aspect reposait donc sur une question morale et une question juridique. L'obstacle morale pouvait tomber mais l'obstacle juridique paraissait infranchissable pour l'actuel locataire du palais présidentiel. Nous nous étions quittés sur ces arguments.

M. Le ministre et cher Maitre,
Vous comprenez donc ma sérénité depuis quelques semaines que la presse nationale et internationale évoquent la possibilité d'une autre candidature de votre leader. Ma sérénité disais-je donc reposait sur le fait que j'étais persuadé que le moment venu, vous cher maitre, vous descendriez dans l'arène pour distiller vos fameuses leç de droit à ces journalistes et ces hommes politiques qui incitent le chef de l'État à violenter la Constitution. J'attendais ce moment où vous démontreriez votre maestria juridique pour faire taire les uns et les autres y compris certains de vos amis du .

Et effectivement, je vous ai vu ! Lorsque l'on m'a envoyé la vidéo sur les , je vous ai immédiatement reconnu en dé du masque. J'ai cependant vu que c'est le ministre qui prenait la parole. Je me suis demandé intérieurement : « Hamed Bakayoko est-il mieux armé juridiquement que mon maître pour passer ce message ? ». Et la surprise viendra assez vite : ‘'le Worouba demande à Ouattara d'être candidat en 2020''. Le juriste Cissé Bacongo est ! Vive le Cissé Bacongo fils du Worouba.

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M. Le ministre et cher Maître,
Vous m'avez poignardé dans le dos en tuant le juriste que vous êtes. Quand on tue son père, c'est un parricide ! Quand on tue son frère, c'est un fratricide ! Quand on tue sa femme, c'est un féminicide. Qu'en est-il lorsqu'on tue son intelligence ? Je suis abasourdi comme tous ces étudiants à qui vous avez enseigné le droit durant toutes ces années. Alors cher Maitre, on dit quoi ? C'est comment ?

M. Le ministre et cher Maître,
Merci de ne voir dans ce courrier aucun esprit belliqueux. Je sais reconnaître le mérite d'un individu même lorsque c'est un adversaire politique. J'ai d'ailleurs tenu à vous féliciter pour le travail réalisé en votre qualité de maire. C'est dire le respect que je sais vous témoigner. Mais là là, c'est comment ?

Written by Steve Beko

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