Affaire Gbagbo : un cadre du PDCI répond à Bictogo, « la moitié des victimes vous a regardé en silence »

Lettre ouverte de Jean-Yves Esso, membre du Bureau Politique du PDCI à Adama Bictogo, relative au retour du président Gbagbo.

Monsieur Bictogo,
Sauf votre respect, nous nous permettons de vous adresser ce petit billet suite à votre dernière sortie médiatique, emplie comme à l'accoutumée, de suffisance, d'arrogance et de mépris, envers une partie de la population ivoirienne, celle qui n'a subi aucune perte en vie humaine dans ses rangs, selon vous, celle qui aime le président GBAGBO.

En effet vous avez dit et je cite :
« Je voudrais d'abord vous dire qu'avec tout le respect qu'on a pour la fonction, je veux simplement rappeler qu'en 2003, lorsque le Président Alassane Ouattara devait revenir en Côte d'Ivoire, il n'y a pas eu d'accueil populaire. Nous, nous avons voulu organiser un accueil populaire on nous a interdit l'accueil populaire. (…) Je voudrais que, le FPI, que tous ceux qui s'agitent comprennent que ce n'est pas le moment donc de vouloir organiser, des cérémonies d'accueil sinon, ils auront en face des gens qui organiseront des cérémonies de deuil. » Fin de citation.

Monsieur,
Le plus dur dans cet exercice de recadrage suite à vos multiples sorties de route dont vous seul avez le secret, c'est de ne pas être trop long pour être sûr d'être lu entièrement. Convaincus que nous sommes, que vous devez sûrement faire partie de la frange de la population qui n'aime pas lire et qui préfère écouter les « directs » vidéo, nous allons nous efforcer d'être concis et précis tout en disant l'essentiel en évitant, bien entendu, l'inélégance, l'irrespect et la muflerie afin de ne pas être une nouvelle victime directe de votre violence mais surtout pour faire honneur à notre éducation catholique puritaine.

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Monsieur Bictogo,
A chaque fois que vous vous exprimez dans les médias, vous attisez, tel un vrai cuisinier apprenti-sorcier, la haine et la rancoeur dans le coeur d'une bonne partie de la population ivoirienne, les fameux 45,90% de la CEI de 2010 ayant voté pour le président Gbagbo. Vous n'avez de cesse de les narguer par vos gestes provocateurs et vos paroles méprisantes.

Il n'y a pas eu des victimes qu'à Abobo ou lors de la marche sur la RTI. Il y en a eu également et même davantage à Duekoue, à Yopougon et à Anono pour ne citer que celles là…
Vous avez dansé et festoyé pendant une décennie complète de 2011 à 2021 avec votre « clan » sur leurs corps.

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Vous vous êtes partagé entre rebelles tous les postes à responsabilité du pays (ministres, directeurs, ambassadeurs, etc.) et vous vous êtes tous enrichis goulûment en vous échangeant les gros marchés, de gré à gré, sans appel d'offres équitable, appuyant ainsi encore plus sur la tête de vos victimes qui ont continué sans cesse de pleurer leurs morts.

La moitié de la population vous a regardé en silence…par pudeur et non par faiblesse.
Ne poussez pas le bouchon trop loin.

Monsieur le député d'Agboville,
Il est maintenant grand temps d'entrer réellement dans la peau du représentant du peuple que vous êtes censé être, sans catégorisation et sans distinction, en évitant ce genre de sorties hasardeuses qui ne vont pas dans le sens de la reconciliation tant souhaitée, semble t'il, par votre mentor qui serait d'ailleurs bien inspiré, au passage, de vous tirer les oreilles pour votre énième sortie médiatique irresponsable.

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Pour éviter que cette adresse publique ne traine trop en longueur, nous allons conclure en vous rappelant tout de même que votre mentor est rentré, non pas discrètement en 2003 comme vous l'affirmez avec assurance, mais plutôt en 2001 dans une vraie liesse populaire. Cherchez et vous trouverez aisément l'élément vidéo l'attestant.

Votre fonction et votre stature publique imposent que vous ayez un minimim de rigueur documentaire lorsque vous vous exprimez publiquement.
Sur ce, bien le bonsoir chez vous…

Written by Jean-Yves Esso

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