« La France ferait mieux de reconnaître ses propres mercenaires » a déclaré Ahoua Don Mello qui est revenu le bombardement de Bouaké en 2004.
De Bob Denard aux sociétés militaires privées à la française en passant par Robert Montoya qui s'est aussi reconverti dans la sécurité après son passage dans les rangs de la gendarmerie, ils sont très actifs en Afrique : au Togo, en RDC et au Gabon en particulier.Le Réseau Voltaire a publié la liste des «principales sociétés de sécurité» (ACDS, Ambassy, Bègue Consultants, ERIC SA, Groupe Onze International devenu ILS, Normandy, OGS, SPGM etc).
Les prestations, confiées à ces PMC, bénéficient souvent du fameux «feu orange» c'est-à-dire un accord non écrit du gouvernement français dont parlait Bob Denard lors de son procès.
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Les plus récentes péripéties s mercenaires aux Comores, au Rwanda, en Côte d'Ivoire et à Madagascar s'inscrivent dans ce cadre. En Côte d'Ivoire, leurs actions, ayant entraîné, le 6 novembre 2004 à Bouaké, la mort de 9 soldats français, ont été un prétexte pour détruire les avions russes de l'armée ivoirienne, qui étaient engagés dans l'élimination des mercenaires recrutés et encadrés par la France via le Burkina Faso de Blaise Compaoré. Les dossiers de ces mercenaires sont classés top secret et n'ont pu être transmis au juge d'instruction et aux avocats français chargés de la défense des intérêts des familles des victimes. Ces mercenaires ont endeuillé la Côte d'Ivoire (3000 morts officielles) lors de la crise post-électorale en accusant de leurs méfaits la principale cible : Laurent Gbagbo, sorti indemne des bombardements de l'armée française assistée de mercenaires de la légion étrangère.
Après un tel palmarès de mercenariat, brandir «les exactions du Groupe Wagner bien documentées», selon l'expression d'Emmanuel Macron et de Jean-Yves le Drian, n'est que pure distraction. La France ferait mieux de reconnaître ses propres mercenaires et de nettoyer devant sa porte pour la santé et la sécurité des Etats africains qui se battent pour leur souveraineté. A défaut, quelle crédibilité lui accorder ? Les Maliens sont avertis.
Dénoncer la violation des droits de l'homme par Wagner en observant un silence face aux crimes de sa propre armée et ses propres mercenaires ne convainc aucun Africain. Afin de faciliter la compréhension de ces questions qui suscitent des débats et des interrogations dans toutes les sphères sociales, la suite de mes propos seront diffusés de façon progressive.
Dr Ahoua Don Mello
