Gbagbo disqualification pour 2020, voici le plan « B » du FPI pour la présidentielle

Pour le juriste Jean Bonin, le plan « B » du FPI dans la reconquête du pouvoir d'Etat en 2020 après la quasi disqualification de Gbagbo, serait Affi N'Guessan.

La démagogie est la stratégie qu'utilisent certains hommes politiques pour caresser dans le sens du poil les masses populaires en vue d'obtenir leur adhésion. Mais, comme le mensonge, tôt ou tard, la démagogie montre ses limites quand elle arrive au bout de sa logique.

En effet, c'est un fait et une loi de la nature qu'il est impossible de prospérer indéfiniment dans le faux car, comme le dit l'adage « le mensonge prend l'ascenseur mais la vérité qui, elle, prend l'escalier finit toujours par le rattraper ». La dissidence est aujourd'hui à la croisée des chemins, rattrapée qu'elle est par ses nombreux et incessants mensonges.

Il est regrettable de constater que certains leaders de la dissidence du FPI tels que Akoun Laurent et feu Miaka Oureto en passant par feu Aboudramane Sangaré, hier, et, aujourd'hui, et autres , ou Odette Lorougnon n'aient pas opté pour le choix de la vérité mais aient délibérément préféré s'enfermer dans la logique du mensonge permanent pour espérer convaincre les pro Gbagbo de les suivre.

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S'il est indéniable que cette campagne de propagande et de mensonge entretenue au FPI depuis 2012 par ceux qu'il est convenu d'appeler les frondeurs leur a permis d'entretenir la division du parti, en faisant de l'incarcération de Gbagbo un fonds de commerce politique, il est tout aussi patent qu'aujourd'hui elle montre ses limites.

L'injuste incarcération à la CPI de Gbagbo a suscité de la compassion et de la solidarité à son endroit de la part d'une grande majorité d'. D'un point de vue de la psychologie, les populations prennent toujours fait et cause pour celui qui est victime d'une quelconque injustice ou conspiration, surtout lorsque celles-ci émanent des pouvoirs publics. C'est donc sur cette compassion que les frondeurs ont surfé et bâti toute leur stratégie politique en vue de démettre Affi Nguessan, leur président statutaire.

Ainsi, plutôt que d'œuvrer intelligemment à la libération de Gbagbo des entrailles de ses geôliers de la CPI, les frondeurs, qui sont pour l'occasion devenus de véritables griots, se sont essentiellement adonnés à deux choses :

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– chanter les louanges de Gbagbo en le présentant comme étant le seul ayant la capacité de diriger le FPI et, partant, de représenter le parti à une élection présidentielle, d'où le slogan « Gbagbo ou Rien », et,

– nuire, autant que possible, à Affi N'guessan car, dans leur entendement, si Affi devient un grand leader politique et se révèle être une alternative crédible à Gbagbo, pour eux, cela sonnerait de facto son glas, sa mort politique, et de ce fait il perdrait toute popularité au profit de Affi. Cela leur est insupportable.

Ils ont alors décidé de laisser tranquille le pouvoir afin qu'ils puissent mieux se concentrer sur la bataille pour la déconstruction de Affi. Tout y passera : mensonges, calomnies, propagande, ostracisation, agressions, radiation, manipulation, bannissement, exclusion, falsification de documents, saisine des tribunaux en Côte d'Ivoire et en

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Ils ont une seule feuille de route : dépeindre Affi comme un traître, un vendu, un corrompu à la solde du pouvoir. Leur unique cahier des charges est de convaincre à grand renfort d'intoxications les populations sur les réseaux sociaux qu'Affi est pire que ceux-là même qui ont contribué à l'extradition de Gbagbo à la CPI et qui, pour l'occasion, ont trouvé grâce à leurs yeux. Ils iront jusqu'à faire des pires « ennemis » de Gbagbo leurs alliés de circonstances dans le seul but d'atteindre et d'affaiblir Affi.

De bonne foi, certains militants et sympathisants du FPI ont mordu à l'hameçon. Abreuvés des mensonges répétés d'anciens hauts cadres du parti en qui ils n'avaient aucune raison objective de ne pas croire, comme des caisses de résonance et des perroquets, ils se sont mis à leur tour à accuser Affi de tous les mots d'. On pouvait ainsi lire dans les journaux de l'insaisissable Nady Bamba et du sulfureux Stéphane Kipré que « si Gbagbo est encore en prison c'est à cause d'Affi Nguessan » ou encore qu' « Affi Nguessan veut tourner la page de Gbagbo ».

À côté de ces accusations mensongères contre Affi, eux, se donnaient (faussement) le beau rôle : celui de ceux qui se battent (?) pour la libération de Gbagbo. Ainsi, il ne se passait pas un seul jour où, depuis 2016, ils n'annonçaient pas la libération imminente de Gbagbo. Ce fut le cas notamment en 2017, 2018 et 2019. Bien évidemment, pour s'attirer la sympathie des partisans de Gbagbo ils leur servaient exactement ce qu'ils voulaient entendre : le Woody sortirait de prison, tel l'immaculée conception. Pour être le candidat du FPI en 2020. Ce mensonge présenté comme une certitude leur garantissait un certain succès auprès de leurs suiveurs.

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En procédant ainsi ils étaient persuadés d'avoir le soutien de nombreux pro-Gbagbo qui, manifestement, préfèrent le mensonge qui leur permet d'espérer (ne dit-on pas que l'espoir fait vivre !) et de rêver plutôt que la vérité qui, elle, les met face à leur responsabilité de devoir faire preuve de réalisme, de courage et d'objectivité afin de se réorganiser en vue de la reconquête du pouvoir.

Les dernières décisions en provenance de la CPI viennent de doucher leurs espoirs de voir Gbagbo candidat en 2020. Ils commencent les uns après les autres à sortir de leur hibernation. Aux enflammés discours incantatoires avec leurs effets hallucinogènes et soporifiques font désormais place à la raison. La propagande mensongère commence peu à peu à se dissiper. Enfin, ils émergent et commencent à comprendre.

Affi Nguessan, leur meilleur cheval après Gbagbo et surtout leur meilleure chance de reconquête du pouvoir d'Etat en 2020

Les plus lucides et les moins lâches osent envisager un plan « B » et parlent d'unité comme condition sine qua none d'accession à la magistrature suprême. D'autres, jusqu'ici plus qu'euphoriques, commencent soudainement à avoir une meilleure lisibilité de la cours assidue et flatteuse que Soro et Bédié leur faisaient. Ces derniers, réalistes et opportunistes, savaient depuis un moment comment les choses se termineraient pour Gbagbo.

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Malheureusement, lorsqu'on est allé si loin dans le mensonge, l'intoxication et la diffamation contre un homme dont le seul tort est d'avoir eu trop tôt raison il est difficile, très difficile, de reconnaître s'être trompé ou d'avoir été induit en erreur et en conséquence de se ressaisir.

Oui, ils savent désormais qui était dans le faux et qui est maintenant dans le vrai. Mais la lâcheté et l'égocentrisme font qu'ils seront incapables de faire amende honorable pour rebondir sur des bases saines en vue d'aller à la reconquête du pouvoir avec Affi Nguessan, leur meilleur cheval après Gbagbo et surtout leur meilleure chance de reconquête du pouvoir d'Etat en 2020 après la quasi disqualification de fait de Gbagbo.

Ils iront jusqu'au bout… de la bêtise.

Written by Jean Bonin

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