Affaire SICOGI : « la politique que voulait initier Ouattara avec le projet 60.000 logements en un mandat (2011-2015), a accouché d’une souris »

Ferro Bally revient sur la politique de logement du président Ouattara et la fin de la SICOGI devenue l'Agence nationale de l'habitat (ANHA).

La Côte d'Ivoire s'est définitivement désengagée du secteur de la construction et de la promotion immobilière. Qui se privatise ainsi. En 1986 et par décret n°86-331 du 22 mai 1986, le gouvernement dissolvait et mettait en liquidation la Société de gestion financière de l'habitat (Sogefiha). Il préservait la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière ().

Et le 15 décembre 2021, le glas a sonné pour la dernière société; l'État annonçant sa disparition juridique alors qu'elle est secouée par un scandale de corruption impliquant six de ses cadres. Elle est remplacée par un instrument technique au centre du secteur de l'habitat et baptisé Agence nationale de l'habitat (Anha). L'État se tire ainsi une épine du pied. Car la politique du logement, que le régime Ouattara voulait initier à travers son projet emblématique de 60.000 logements économiques en un mandat (2011-2015), a accouché d'une souris.

Le grand défi de ADO Solutions, qu'il avait décliné en 2010, était « un Ivoirien un toit ». « Nous faciliterons le droit à la propriété par la construction de logements à coût réduit et juste 25.000FCFA par mois pendant 25 ans », s'engageait-il. Quant aux quartiers précaires de la ville d'Abidjan (Gobelet à Cocody, Akromiabla à Koumassi, Boribana à Attécoubé, Sagbé à Abobo, etc.), il avait un plan de 100 milliards de nos francs durant son premier mandat pour des travaux d'assainissement.
« Nous allons délivrer des titres fonciers afin que ces personnes ne se sentent plus menacées de déguerpissement », promettait-il.

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Toutes ces politiques qui se voulaient hardies en faveur des populations ont foiré pour devenir de véritables miroirs aux alouettes. Et elles viennent, par un décret, de prendre fin. En revanche, les déguerpissements se sont multipliés de Cocody (Danga) à Koumassi (quartiers Houphouët-Boigny) en passant par Port-Bouët et Yopougon. Ils devraient se poursuivre, au grand dam des populations concernées.

Le 8 décembre 2021, le gouvernement a pris la décision de rénovation des anciens quartiers d'Abidjan (cité Rail au Plateau, cité fonctionnaire à Adjamé et des quartiers Sogefiha et Sicogi à Cocody, Yopougon, Abobo) gagnés par une dégradation avancée.

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D'une pierre deux coups, il embellit Abidjan qui a perdu son lustre d'antan en procédant au renouvellement de ces vieux quartiers et renvoie à la saint glinglin le transfert, aussi promis, de la capitale politique à Yamoussoukro. Et le tour est joué.

Written by Ferro Bally

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