Le prix du cacao flambe, mais pas pour les planteurs ivoiriens : 5 100 au Cameroun contre 1000 FCFA en Côte d’Ivoire, les planteurs exigent un « réexamen » du décret de 2012

Les planteurs ivoiriens de cacao ne profitent pas de la flambée des cours mondiaux, contrairement à leurs homologues camerounais.

En cause, un système de vente réglementé qui les prive de retombées économiques conséquentes. Deux syndicats de cultivateurs ont déposé un préavis de grève illimité à compter du 28 mars pour exiger une meilleure rémunération.

Le prix du kilo de fèves atteint 5 100 francs CFA au Cameroun, tandis qu'en Côte d'Ivoire, il avoisine les 1 000 francs CFA. Cette différence est due au système de vente anticipée ivoirien, où le prix d'achat du est fixé avant chaque campagne de récolte. Cette stratégie vise à protéger les producteurs des aléas du marché mondial, mais elle les empêche également de profiter des hausses de prix.

Les fortes pluies, causées par le dérèglement climatique, ont provoqué une baisse de la production ivoirienne, ce qui a encore renforcé l'écart entre les prix bord champs et les cours mondiaux. Les planteurs ivoiriens exigent un « bilan du système » et un « réexamen » du décret de 2012 qui fixe les conditions de vente. Ils réclament également un mécanisme de revalorisation ponctuelle du prix d'achat du kilo de fèves lorsque le cours du cacao atteint un pic.

La rédaction vous conseille

Le Conseil du café-cacao, l'instance de régulation de la filière, affirme ne pas avoir reçu de demande d'audience des syndicats de producteurs. Il précise qu'un cadre de concertation existe déjà avec « les représentants d'organisations sérieuses de producteurs ».

La situation actuelle crée un sentiment d'injustice parmi les planteurs ivoiriens, qui ont le sentiment de ne pas être récompensés pour leur travail. La grève annoncée pourrait perturber la fin de la campagne principale de récolte et le début de la campagne intermédiaire.

En toile de fond, se pose la question de la répartition des richesses dans la filière cacao. La Côte d'Ivoire, qui fournit 45% de la production mondiale, souhaite tirer davantage profit de son or brun. La colère des planteurs est un signe que le système actuel est peut-être arrivé à ses limites.

Les derniers article sur YECLO

Written by Mohammed Ouattara

Affaire PPA-CI : Nady Bamba, l’épouse de Gbagbo sort de son silence : « On m’accuse d’être la véritable patronne du parti »

41,1 milliards de FCFA de cocaïne saisis : Le procès du trafic de drogue secoue Abidjan