Ministère de la Jeunesse: 700 millions FCFA à un individu pour un projet de salons de coiffure: Jean Bonin indigné, « trop c’est trop »

Jean Bonin, président du FIER
Jean Bonin, président du FIER © Crédit Photo DR

Le ministère ivoirien de la Jeunesse s'offre le luxe d'accorder à un seul individu 700 millions FCFA pour financer son projet de création de salons de coiffure. Indigné, Jean Bonin se prononce.

L'idée de soutenir des jeunes promoteur n'est pas mauvaise car elle est potentiellement créatrice d'emplois. Mais, bien évidemment cet objectif ne peut être atteint que si des procédures fiables et transparentes d'attribution des fonds sont mises en place. Manifestement, cela n'est pas toujours le cas.

Pendant que plus d'un millier d'agents d'accueil de la CMU, recrutés par le ministère chargé de l'Emploi Jeunes, cumulent plusieurs années de retard de paiement de leurs bourses mensuelles et autres indemnités, faute de moyens leur a-t-on dit, ce ministère s'offre le luxe d'accorder à un seul individu 700.000.0000 FCFA pour financer son projet de création de salons de coiffure. C'est scandaleux !

Je rappelle, à toute fin utile, que l'Etat doit également à des milliers d'étudiants de l'INJS et de l'ENS notamment plusieurs mois d'impayés de leurs bourses. Alors, qu'est-ce qui pourrait objectivement expliquer ce deux poids deux mesures ?

Le gouvernement ivoirien a-t-il sciemment décidé de sacrifier le cursus scolaire de milliers d'étudiants au profit d'un seul individu ? Ce sont autant de questions qu'il faut légitimement se poser.

Comment peut-on allouer près d'un milliard FCA à un seul individu sans prendre la précaution élémentaire de mettre en place un suivi de remboursement au point où, comme l'a dit le ministre lui-même, le promoteur refuse toute idée de remboursement des sommes perçues. C'est incroyable !

Ce que le ministre évoque est bien trop grave. Il ne dit pas que l'emprunteur n'a pas les moyens de rembourser car son affaire n'a pas marché. Il déclare que celui-ci REFUSE DE REMBOURSER. Waouuuu !

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Le ministre « semble » complètement dépassé par les événements. Cette attitude du promoteur n'est pas fortuite et pourrait s'expliquer aisément. Son refus est la preuve que la procédure d'attribution du financement est sujette à caution. Dès lors, de deux choses l'une :

1 – Soit, il y a eu un favoritisme dans l'attribution, suivi de rétro commission à ceux qui lui ont grassement accordé ce montant pharaonique, ce qui explique qu'il rechigne à rembourser le crédit à lui offert.

2 – Soit, ceux qui ont instruit son business plan ont fait preuve de naïveté ou d'incompétence en lui attribuant un tel montant sans même qu'il ait commencement de remboursement.

En effet, pour un tel montant, dans tout organisme sérieux de prêt, qui n'a aucun historique sur un emprunteur, un plan de financement séquentiel de financement et de remboursement aurait dû être mis en œuvre pour s'assurer de la bonne foi du promoteur. Ne pas procéder ainsi dénote de l'incompétence notoire de ceux qui ont traité ce dossier et jette ainsi un discrédit sur la procédure validation du prêt et même du recrutement de ceux qui ont eu à traiter ce dossier.

Je suis encore plus surpris que le ministre n'ait jusque-là engagé aucune procédure judiciaire contre cet individu en vue de se donner tous les moyens légaux de récupérer les fonds concernés. Ces moyens sont pourtant nombreux. Or, le ministre n'a rien trouvé d'autre à dire, à l'antenne, que de demander aux clients de ces salons de coiffure de payer leurs factures entre les mains du… ministère de l'Emploi Jeunes. Les bras m'en tombent.

Ce n'est pas pour cette Côte d'Ivoire où règne le clientélisme, le favoritisme ou la promotion de la médiocrité que nous nous battons. Non ! La méritocratie doit faire foi et loi dans toutes les fonctions publiques.

Nous espérons que le ministère de l'Emploi Jeune engagera officiellement une procédure judiciaire contre cet indélicat promoteur en vue notamment de mettre sous administration déléguée cette entreprise non citoyenne et surtout qu'un fonds séquestre sera créé pour récupérer ces fonds.

Dans tous les cas, la « Côte d'Ivoire d'Abord » suivra attentivement cette affaire afin que justice soit faite et que les incompétents qui ont eu à gérer ce dossier soient lourdement sanctionnés. Trop c'est trop !

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Written by Jean Bonin

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