Selon Franklin Nyamsi, Ouattara échoué à incriminer Guillaume Soro, pour au moins trois raisons et autant de conséquences.
Primo, la vacuité judiciaire de leurs accusations. N'ayant pas réussi à établir comment la dotation d'armes de la garde officielle de l'ancien président d'institution Guillaume Soro aurait pu servir à un coup d'Etat contre le régime au pouvoir, Alassane Dramane Ouattara et son gouvernement se sont définitivement discrédités aux yeux des observateurs avertis de la justice ivoirienne et aux yeux des institutions judiciaires internationales.
La presse africaine, française, américaine, mondiale a désormais validé l'image de l'autocrate Ouattara dans tous les tabloïds. Finie, l'ère du technocrate bien policé venu du FMI et de la Banque Mondiale, qu'on disait rompu aux vertus de la démocratie, de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance. Le Ouattara que le monde connaît désormais n'est ni plus ni moins qu'un Ubu-Roi.
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Secundo, n'ayant pas réussi à réduire la popularité de Guillaume Soro et de GPS – plus de 200 000 membres – en Côte d'Ivoire, la chasse à l'homme entreprise par le pouvoir contre le candidat le plus redouté à l'élection présidentielle 2020 a paradoxalement contribué à renforcer sa légitimité populaire et sa présence dans l'imaginaire des citoyens de Côte d'Ivoire. En persécutant obsessionnellement Guillaume Kigbafori Soro et les siens, Ouattara en a fait l'icône de la souffrance collective des ivoiriens privés de leurs libertés fondamentales. Exactement l'effet que fit la persécution autrefois subie par Ouattara lui-même sous les régimes du PDCI-RDA et du FPI, dans les années 90-2000.
Tertio, Les contradictions internes du régime Ouattara se sont aggravées, pendant qu'il se préoccupait uniquement à détruire Guillaume Soro. Le duel à mort entre un candidat du RHDP complètement vulnérable en raison de la brutale dégradation de sa santé, et un ministre d'Etat aux dents longues, prend les allures d'un polar sanglant en Côte d'Ivoire. Les démissions ou déconnexions successives des ministres Amon Tanoh puis Mabri Toikeusse du noyau du régime RHDP accentue l'isolement de l'autocrate des lagunes.
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La tiédeur du soutien macronien se lit dans la prudence avec laquelle les autorités françaises s'affichent désormais aux côtés de Ouattara. Le désaveu complet des autorités religieuses catholiques et musulmanes est venu comme marquer la sanction du ciel contre un régime gravement abonné aux violations des libertés fondamentales. Un goulag inacceptable pour les Ivoiriens du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, en passant par le centre.
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L'avenir du Peuple de Côte d'Ivoire est donc résolument dans ses mains. Va-t-il accepter des fausses listes d'identification nationale ? Va-t-il accepter des fausses listes électorales ? Va-t-il accepter une Commission Electorale truquée ? Va-t-il accepter des fausses élections présidentielles ? Va-t-il accepter le diktat à vie d'Alassane Dramane Ouattara et son clan sur son destin ? Rien n'est moins sûr, et qui vivra verra.