Le député Pascal Affi N'Guessan dénonce la situation désastreuse des producteurs ivoiriens de café et de cacao et pointe du doigt la mauvaise gestion de la filière par le Conseil Café-Cacao.
Il exige la création d'une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur ces dysfonctionnements.
Le prix international du cacao a connu une hausse importante ces derniers mois, atteignant 6 000 F CFA le kilogramme en mars 2024. Pourtant, le prix bord champ payé aux producteurs ivoiriens n'a pas suivi cette tendance. En effet, le gouvernement a fixé le prix minimum garanti à seulement 1 000 F CFA/kg pour la campagne intermédiaire 2023-2024, soit moins de 30% du prix CAF. Cette situation a provoqué la colère des producteurs, qui estiment que leur situation se dégrade au lieu de s'améliorer.
La rédaction vous conseille
- Liban : reprise des manifestations contre des conditions de vie désastreuses
- PPA-CI : Laurent Gbagbo, « péché d'orgueil » (Ferro Bally)
- Covid-19 en Côte d'Ivoire : il faut dès maintenant anticiper les conséquences économiques
- Béoumi: Sidi Touré ne sait « quoi dire » face au « désastre » des affrontements
- Le Royaume-Uni risque un « désastre médical et moral » si rien n'est fait
Affi N'Guessan critique également l'opacité du Conseil Café-Cacao, l'organisme chargé de la gestion de la filière. Il pointe du doigt l'augmentation des ressources générées par la filière (52 milliards FCFA) qui ne profite pas aux producteurs, mais plutôt aux autres acteurs de la filière, dont le Conseil Café-Cacao lui-même. Il s'interroge sur l'utilisation des fonds de réserve et sur l'existence juridique de l'Initiative Cacao Côte d'Ivoire-Ghana (ICCIG), un partenariat avec le Ghana qui semble plus profiter aux bureaucraties qu'aux producteurs.
Le député déplore l'échec de la réforme de la filière café-cacao, lancée il y a plus de dix ans. Il souligne que l'interprofession, qui devait permettre aux producteurs de participer à la gestion de la filière, n'a toujours pas vu le jour. Il dénonce également le recensement des producteurs qui traîne en longueur et l'absence de promotion économique et sociale pour les producteurs.
Vers une enquête parlementaire pour faire la lumière
Face à ces nombreux dysfonctionnements, Affi N'Guessan exige la création d'une commission d'enquête parlementaire. Cette commission devrait auditer la réforme de la filière café-cacao, examiner la pertinence du cadre juridique et institutionnel, analyser le mécanisme de commercialisation et la gestion financière de la filière.
Le député s'interroge également sur la viabilité de l'ICCIG et sur la capacité de la Côte d'Ivoire et du Ghana à mener une politique commune du cacao, compte tenu de leurs réalités économiques et financières différentes.
En raison de son importance pour l'économie nationale et la société ivoirienne, Affi N'Guessan insiste sur la nécessité de garantir la transparence et la bonne gouvernance dans la filière café-cacao. Il appelle à des réformes profondes pour que les producteurs puissent enfin bénéficier des fruits de leur travail.
La rédaction vous conseille
- Cacao ivoirien : Affi N'Guessan réclame une commission d'enquête et un audit de la filière
- Anarque transfert d'argent: le Trésor Public de Côte d'Ivoire met en garde contre la société « Amana »
- Côte d'Ivoire : combien nous coûtent les institutions de la République en 2024 ? tout savoir
- Lancement des assises Nationales des Femmes de Côte d'Ivoire : en images
- Affaire Observateur Ébène : Célérité judiciaire en Côte d'Ivoire, quand l'accusé fait la différence (Steve Beko)