Procès trafic cocaïne à Abidjan: Comment un narcotrafiquant a corrompu des officiels ivoiriens, détaille sa stratégie de corruption

Le procès en cours à Abidjan pour trafic international de cocaïne met en lumière un vaste réseau de corruption impliquant des agents de l’État ivoirien.

Miguel Angel Devesa Mera, figure centrale de ce trafic, s’est avéré être un informateur précieux, dévoilant les rouages d’un système gangrené par l’appât du gain.

En avril 2022, plus de deux tonnes de cocaïne ont été saisies à San Pedro et Abidjan, aboutissant à l’arrestation de Miguel Angel Devesa Mera et de ses complices. Ce dernier, ancien policier espagnol reconverti dans le narcotrafique, a surpris l’audience par sa franchise et ses révélations fracassantes.

Diversification de l’offre et écoulement de la drogue

Devesa Mera a décrit un trafic sophistiqué, avec de la cocaïne de haute qualité provenant du Paraguay et de la cocaïne bas de gamme coupée au Ghana. La drogue était ensuite conditionnée et estampillée d’un logo Mercedes avant d’être écoulée en Afrique de l’Ouest et en Europe.

Le narcotrafiquant espagnol a avoué avoir corrompu de nombreux agents de l’État, dont des policiers, des militaires et des responsables locaux. Son modus operandi consistait à identifier les points faibles de ses cibles et à les séduire avec des pots-de-vin et des cadeaux.

Un réseau de complicités

Des personnalités influentes, comme César Ouattara, un élu du conseil régional de San Pedro, et le commandant Guy Serge Leila Kouassi, sont citées comme complices. Devesa Mera affirme que le commandant Leila Kouassi lui garantissait la protection de la marine ivoirienne lors du débarquement de la drogue.

Le procès met en lumière les failles du système judiciaire ivoirien, gangréné par la corruption. Devesa Mera affirme avoir pu échapper à la justice pendant des années grâce à ses contacts et à son entregent.

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Le procès de Miguel Angel Devesa Mera et de ses coaccusés ne se résume pas à une simple affaire de trafic de drogue. Il soulève des questions cruciales sur la corruption, la faiblesse des institutions et l’impunité qui gangrènent la société ivoirienne.

Le verdict de ce procès, attendu dans les prochains jours, sera scruté de près par la population ivoirienne et la communauté internationale. Il sera un test crucial pour la justice ivoirienne et sa capacité à lutter contre la corruption et le crime organisé.

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Written by Mohammed Ouattara

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