L'IGF a mis à la disposition de la justice le gouverneur Atou Matubuana, qu'elle accuse d'être « auteur principal » d'un détournement.
La redoutable IGF au cœur d'une vaste opération anti-corruption a conclu dans une note au procureur général près la Cour de cassation que la gestion du gouverneur Matubuana au cours de l'année 2020 était caractérisée par l'absence des pièces justificatives des dépenses, ayant occasionné d'importants détournements.
Un montant de 11.356.296.500 francs congolais (5.678.148 USD ) destinés aux « services civils et militaires de sécurité et de justice, ont été détournés par le gouverneur Atou Matubuana Nkuluki », écrit Jules Alingete, chef de l'IGF.
« Il est également reproché au gouverneur le détournement d'un total de 6.116.626.205 francs congolais (3.058.313 USD ) » issus des Fonds spéciaux d'intervention ( économique, sociale, scientifique et culturelle) et des frais de fonctionnement.
L'IGF accuse également l'assistant du gouverneur, son directeur de cabinet et un comptable public, collaborateur du gouverneur de ne pas avoir justifié « par des pièces constituant un soubassement probant les fonds sortis des comptes bancaires dont le montant est de 2.265.094.146 francs congolais (1.132.547 USD », affirme l'IGF dans sa correspondance.
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Les trois collaborateurs sont considérés comme des « complices ». Le gouverneur accusé est un soutien du président Félix Tshisekedi considéré comme le bouclier d'acier du gouverneur.
Sa destitution par l'assemblée provinciale du Kongo central, en 2020, avait été déjouée par Kinshasa malgré l'insistance du parquet général près la cour constitutionnelle qui lui demandait d'obtempérer à l'arrêt de la cour constitutionnelle constatant sa destitution.
Le président Félix Tshisekedi a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son mandat, mais certains de ses proches inculpés par l'IGF n'ont jamais été interpellés par la Justice.
Il est ainsi accusé d'entretenir une justice aux ordres, ayant contraint certains opposants proches de son prédécesseur Joseph Kabila, à l'exil.