Lettre ouverte de Jean-Yves Esso, membre du Bureau politique du PDCI à Adou Richard, Procureur de la République dans l'affaire Hamed Bakayoko.
Objet : Accusations d'un média étranger contre le ministre Hamed BAKAYOKO
Monsieur le Procureur de la République,
Depuis maintenant près de 48h, nous assistons à une caballe médiatique contre un très haut personnage de l'Etat, notre ministre d'Etat, Premier Ministre par Intérim, Hamed BAKAYOKO.
En effet, les journalistes nigerian IBEKWE NICHOLAS et belge DAAN BAUWENS, dans une série d'articles publiés entre le 27 mai et le 05 juin 2020, via le média international Vice Média, affirment que le port d'Abidjan serait un maillon incontournable du réseau de la mafia italienne, la plaque tournante du trafic de cocaine dans la sous-region Ouest Africaine.
Ils vont même plus loin, en décrivant notre Ministre Hamed Bakayoko comme étant « un pion central dans le trafic de cocaïne ».
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On apprend en lisant cette enquête que « La Guinée Bissau est devenue un état narcotrafiquant à part entière. Tout le budget de l'État, les salaires des ministres, de la police, de l'enseignement ; tout a été payé par les chefs de la mafia colombienne, qui ont construit des villas de luxe les unes après les autres sur toute la côte guinéenne ».
En 2013, nous disent ils, José Bubo Na Tchuto, amiral de la marine de la Guinée-Bissau voisine, a été arrêté sur son luxueux yacht par la DEA (Drug Enforcement Administration), brigade des stupéfiants américaine, et envoyé dans une prison de New York directement en avion.
Le vice-amiral s'est révélé être l'un des plus grands importateurs de cocaïne du continent africain. Le chef du service de renseignement de la capitale Bissau a été par la suite immédiatement renvoyé, faute de ne pas avoir remarqué les activités secrètes des Etats-Unis.
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Ils poursuivent en affirmant que « Après la chute de l'amiral Bubo Na Tchuto, tout a changé. La cocaïne est arrivée dans plusieurs ports de la côte ouest africaine, mais surtout à Dakar et à Abidjan. »
Face à ces révélations fracassantes et d'une extrême gravité qui ne donne pas une très belle image de notre pays, nous osons espérer qu'une enquête sera immédiatement diligentée afin que le discrédit et l'opprobre jetés ainsi sur notre pays a travers les accusations portées contre notre ministre de la Défense soit rapidement lavés.
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Ainsi, dans le cadre de cette procédure judiciaire, pourrions-nous condondre ces deux journalistes en question et les contraindre à nous fournir les preuves de leurs accusations, étant entendu qu'un procureur de la République enquête aussi bien à charge qu'à décharge.
Osant croire que cet appel ne restera pas lettre morte et que les mesures idoines seront immediatement prises,
Nous vous prions d'agréer, monsieur le Procureur de la République, l'assurance de notre distinguée considération.