Quel avenir pour le CNT en Côte d'Ivoire ? Laurent Gbagbo pour ou contre une transition ? Une analyse de Kakry Khaza.
Le CNT de Côte d'Ivoire est l'espoir rêvé de tous les Ivoiriens y compris, je le sais, du Président Laurent GBAGBO et du FPI. Nul n'est donc contre une transition ou le CNT, au contraire. Il y a juste deux tactiques qui avancent côte à côte dans une même stratégie d'ensemble pour atteindre notre objectif commun qui est la chute du tyran et l'instauration d'une transition. Camarades, comme nous le savons tous, une transition ne se décrète pas, elle s'impose.
Et pour se faire, il faut en amont, soit s'être bien préparé et avoir militairement déjà déposé le régime, soit l'avoir suffisamment affaiblit par des actions démocratiques et populaires afin de le contraindre à la démission comme au Burkina ou au Mali ou, à tout le moins, avoir équilibré le rapport de force sur le terrain et dans ce cas, la communauté internationale ou les médiateurs sont obligés de rentrer en scène afin de diviser la poire en deux.
Cette dernière situation étant une étape qui peut servir à ramener le tyran à la raison ou alors à l'affaiblir suffisamment de l'intérieur afin de le déposer ensuite. La création du CNT (qui a suscité beaucoup de joie et d'espoir parmi le peuple, y compris chez moi) devait donc emmener l'adhésion automatique et publique, déjà préparée en amont, de plusieurs corps constitués, d'une partie de l'armée et de solides soutiens diplomatiques et financiers pour soutenir l'adhésion populaire et porter le coup politique de grâce au dictateur.
Malheureusement, ce dernier ayant encore le contrôle sur la majorité de ces importants et nécessaires leviers cités plus haut s'est servi de la déclaration de création du CNT de Côte d'Ivoire, qu'il a mis sur le compte d'un coup d'État, et a commencé la répression contre nos leaders. Ce qui, du coup, a entamé la détermination et le moral du peuple.
Coincés, nos soutiens internationaux ne peuvent qu'observer en se contentant de limiter les dégâts alors qu'un équilibre de force sur le terrain était nécessaire pour que ceux-ci rentrent en scène. Camarades, chers frères, quand on arrive à une telle situation, un repli stratégique est nécessaire, sinon il est à craindre qu'une action forte ne livre nos leaders à une mort certaine vu qu'ils sont pour la plupart aux arrêts ou en résidence surveillée, donc entre les mains du tyran.
C'est donc à ce niveau qu'on doit intelligemment replier, et laisser rentrer en scène les partisans de la seconde tactique ou approche qui est celle des actions populaires et de la négociation pour aider à desserrer l'étau sur nos camarades afin reprendre du souffle et d'avancer de plus belle sur le chemin de la chute du dictateur et de l'avènement d'une transition salutaire voulue et attendue par tous.
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Camarades, ce n'est pas tout on doit dire, mais la politique est un métier difficile, ce n'est pas un diner gala, c'est de l'art fin qui requiert beaucoup de connaissances, d'expériences, mais aussi une hauteur d'esprit et une résilience qu'on retrouve en certains leaders de l'opposition et surtout en Laurent GBAGBO. Nous devons donc savoir raison garder, donner nos impressions et faire nos suggestions et propositions, très souvent en privé (car une stratégie dévoilée et connue de l'adversaire n'en est plus une) et surtout dans le respect des autres et de nos leaders.
C'est ce qui nous grandira tous et nous assurera une victoire certaine et rapide. C'est vrai que nous en avons marre du dictateur, c'est vrai que nous suffoquons sous son joug, mais croyez-moi, contrairement aux évènements actuels et de ce que vous pouvez penser, nous sommes en passe de gagner et d'en finir avec cette souffrance.
La victoire est à portée de main et c'est bien pour ça qu'il faut avancer avec prudence et méthode pour être sûr d'y arriver à temps, car, comme le disait un grand Homme : « DOUCEMENT, DOUCEMENT, ON EST PRESSÉ ».