Commission Dialogue Vérité et réconciliation (CDVR): voici pourquoi Banny n’a pas terminé sa mission

Le président Alassane Ouattara avait refusé de faire publier le rapport complet de la CDVR de Charles Konan Banny, avant d'autoriser une publication partielle, deux ans plus tard
Le président Alassane Ouattara avait refusé de faire publier le rapport complet de la CDVR de Charles Konan Banny, avant d'autoriser une publication partielle, deux ans plus tard

Mamadou Traoré donne ce vendredi 29 novembre 2019 les raisons de l'échec du CDVR (commission Dialogue Vérité et réconciliation) en Côte d'Ivoire.

Bonjour chers tous.
Comme je vous l'avais promis ,après avoir décrit la situation délétère dans laquelle se trouve notre pays en matière de réconciliation nationale et de cohésion sociale, j'insisterai aujourd'hui sur les instruments qu'ils ont mis en place ,dès leur prise de pouvoir ,pour disent-ils, réconcilier les ,surtout réparer les blessures causées aux ivoiriens par ces nombreuses années de crises politico-militaires qu'ils ont provoquées par leur volonté farouche et obsessionnelle de venir au pouvoir.Et vous constaterez à la fin de mon analyse que là encore ils ont échoué.

Je voudrais vous rappeler que dès leur prise de pouvoir, ils ont mis en place les organes suivants chargés d'indemniser les victimes de guerre.

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1.La CDVR(commission Dialogue Vérité et réconciliation )

La CONARIV(Commission Nationale pour la Réconciliation et l'indemnisation des Victimes) en Cote d'Ivoire.

2.Le Programme National de Cohésion sociale
Pour ne citer que ceux ceux-là.

Nous savons tous que c'est à qu'ils ont confié la gestion de la CDVR,structure chargée de conduire le processus de réconciliation et celui de l'indemnisation des victimes des crises que nous avons connues.

Nous savons également combien de fois Charles Konan Banny a exprimé le manque de moyens mis à sa disposition pour travailler et l'absence de volonté politique pour l'accompagner dans sa mission. Nous savons également où ils ont déposé le rapport de fin de mission de la CDVR dans lequel Banny a exprimé sa déception quand aux objectifs non atteints par lui faute de moyens.
Ce sont en effet dans les tiroirs car les recommandations faites par cette structure ne les arrangeaient pas.

Pour mettre fin aux actions de Banny qu'ils soupçonnaient d'être candidat en 2015, il fallait donc dissoudre rapidement la CDVR et la remplacer par la CONARIV, dirigée par des guides religieux et coutumiers qui ne savaient vraiment pas ce qu'ils faisaient en réalité au sein de cette structure.

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Comme la CDVR, la CONARIV a fermé les portes sans avoir été capable de régler le problème de l'indemnisation des victimes et celui de la réconciliation et de cohésion sociale.

A côté de ces deux structures,une autre structure à été mise en place pour tenter de résoudre le problème de la cohésion sociale et également de l'indemnisation des victimes.
Il s'agit du Programme National de Cohésion sociale qui a été dirigé de main de maître par la Ministre Mariatou Koné. C'est suite aux bons résultats qu'elle a obtenus à la tête de cette structure qu'elle a été promue Ministre de la solidarité et de la cohésion sociale.

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J'avoue qu'ayant été, en toute modestie, l'un des architectes de ce programme avec le député de Divo Famoussa Coulibaly en 2011-2012, je suis bien placé pour dire que nous avons travaillé à rendre ce programme dynamique et complet. Il prenait en compte tous les aspects relatifs aux besoins de paix et de réconciliation des ivoiriens ainsi qu'au besoin d'indemnisation des victimes.

C'est lorsque j'étais le Directeur de la solidarité et de la cohésion sociale depuis 2010 sous docteur Fatoumata Traoré Diop ensuite sous le Ministre Koné Kafana que j'ai travaillé sur le programme piloté par Famoussa Coulibaly alors Conseiller technique du Ministre Mabri alors Ministre du plan et du développement.

Entourés d'une équipe issue de plusieurs Ministères techniques, Famoussa Coulibaly et moi avons monté ce programme. Je l'ai fait valider par le Ministre Kafana,alors Ministre en charge de la cohésion sociale, en tant que son expert en la matière et Famoussa,l'expert du Ministre Mabri,l'a fait valider par son patron,alors Ministre du plan et du développement.

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Ce sont nous qui avons préparé le projet de communication en Conseil des Ministres de ce programme, projet signé par nos deux Ministres et validé en Conseil des Ministres.

Une fois le coordonnateur du programme nommée en la personne de la Ministre Marietou Koné, je devrais être son adjoint quand j'ai été appelé à d'autres fonctions au PNRRC.
C'est celui qui m'a remplacé à la tête de la Direction de la solidarité qui a été l'adjoint de la Directrice du Programme.

Je peux avouer que c'est la seule structure en charge de la réconciliation et de la cohésion sociale et la seule structure chargée de l'indemnisation des victimes qui a pu donner de résultats probants. Mais avec quels moyens ? Et le Ministère qui a été créé pour accompagner ce processus d'indemnisation avait-il quels moyens pour travailler efficacement?Je dirai non.

Que voulez vous que la pauvre dame fasse si des moyens conséquents ne sont pas dégagés pour qu'elle fasse de l'indemnisation des victimes de guerre un moyen de réconciliation entre les ivoiriens? En tout cas,ce n'est pas la compétence et les hommes qui lui ont manqué.
Ce sont les moyens et je dirai même la volonté politique qui ont plombé son action.
Je rappelle que j'ai été Conseiller technique de la Ministre Marietou Koné. Je sais donc de quoi je parles.

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Bref, vous constaterez avec moi que c'est la volonté politique pour réconcilier les ivoiriens qui a manqué. C'est également la volonté politique pour indemniser les victimes des crises qui a manqué En réalité, est ce que la réconciliation entre les ivoiriens les arrangeait ?Est ce que indemniser les victimes de guerre était leur priorité ? Je dirai non car c'est sur cet aspect qu'ils comptaient un jour combattre qu'ils savaient être un jour leur adversaire.

Est ce que la réconciliation entre les ivoiriens était une priorité pour eux?
Je dirai non car nous avons vu comment ils se sont débrouillés pour diviser les ivoiriens, les partis politiques, les communautés religieuses. Je pense d'ailleurs qu'ils trouvent quelque part leur compte dans la division.

Ne dit-on pas souvent qu'il faut diviser pour mieux régner ? C'est à cela qu'ils sont en train de s'atteler. C'est à dire régner au lieu de gouverner. Et cela au détriment des ivoiriens. Et tous ceux qui crient sur tous les toits que Guillaume Soro ,mon mentor ,aurait détruit ceci ou cela,qu'il devait réparer les torts causés aux ivoiriens par sa rébellion, je voudrais leur dire qu'il s'est battu pour les faire venir au pouvoir afin qu'ils trouvent les moyens pour panser les plaies des ivoiriens à travers des indemnisations tout azimut des victimes.

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Même à ceux qui ont créé une association fantôme dite de victimes de Guillaume Soro, je voudrais leur conseiller de s'adresser à leurs parrains qui les ont mis en mission pour demander les réparations qu'ils demandent car ce sont eux qui ont les moyens de l'État pour le faire.

Je rappelle que cette idée de l'indemnisations des victimes existait déjà dans les esprits avec la mise en place d'un Ministère des victimes de guerre depuis 2003. Mais qu'ont-ils fait une fois parvenus au pouvoir ? Le Ministère en charge des indemnisations des victimes de guerre a disparu. Ils ont mis en place des structures qui n'ont pas pu ou qui n'ont pas eu les moyens nécessaires d'indemniser les victimes de guerre parce qu'en réalité ce n'était pas leur priorité.
Ça ne les intéressait pas.

C'est pourquoi en Octobre 2020,il faut mettre fin à leur règne en votant massivement pour Guillaume Soro, l'homme qui fait de la réconciliation entre les ivoiriens son cheval de bataille depuis 2007. Il a été un acteur de la crise qui a provoqué la fracture entre les ivoiriens.
Contrairement aux autres acteurs, il a reconnu sa part de responsabilité et il ne cesse de demander pardon pour cela aux ivoiriens.

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Ne dit-on pas qu'une faute avouée est à moitié pardonnée ? Qui mieux donc que Guillaume Soro pour réconcilier les ivoiriens ? Qui mieux que lui pour réparer les torts commis aux ivoiriens par toutes ces crises que nous avons connues?

Vous savez donc ce que faire en Octobre 2020. C'est de voter massivement pour lui. Ainsi, les ivoiriens pourront se parler et rire ensemble sans animosité et sans hypocrisie car en en ce moment,leurs rapports entre eux ne sont pas bons.Les victimes de guerre pourraient être suffisamment indemnisées et cela favorisera l'apaisement des coeurs.

Written by Mamadou Traoré

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