Des migrants expulsés par la Tunisie vers le désert, révèle HRW

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a exhorté ce 7 juillet 2023 la Tunisie à mettre fin aux « expulsions collectives » de migrants africains dans le désert.

Des centaines de migrants originaires d'Afrique subsaharienne se trouvent en situation très précaire dans une zone désertique dans le sud de la près de la frontière libyenne, après avoir été chassés ces derniers jours de la ville de Sfax (centre-est) sur fond de vives tensions avec la population locale qui réclamait leur départ, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Un déferlement de violence s'est abattu mardi et mercredi sur ces migrants après que l'un d'eux a tué un habitant lors d'une rixe.

Cet incident a mis le feu aux poudres dans une ville dont les habitants proclamaient leur exaspération face à la présence de migrants en situation irrégulière. Un grand nombre s'y installe dans l'attente d'une traversée illégale vers l'Italie à bord d'embarcations de fortune.

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« Les forces de sécurité tunisiennes ont expulsé collectivement plusieurs centaines de migrants et demandeurs d'asile africains noirs, dont des enfants et des femmes enceintes, depuis le 2 juillet 2023, vers une zone tampon éloignée et militarisée à la frontière entre la Tunisie et la Libye », a déclaré HRW dans un communiqué.

« De nombreuses personnes ont rapporté des violences de la part des autorités lors de leur arrestation ou de leur expulsion », a ajouté l'ONG.

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Elle a appelé le gouvernement tunisien à « mettre fin aux expulsions collectives et permettre d'urgence l'accès humanitaire » à ces personnes qui ne disposent que « de peu de nourriture et d'aucune assistance médicale », a déclaré dans le communiqué Lauren Seibert, chercheuse sur les droits des réfugiés à HRW.

L'ONG a également appelé la Tunisie à « enquêter sur les forces de sécurité impliquées dans les abus et à les traduire en justice ».

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« Les migrants africains et les demandeurs d'asile, y compris des enfants, sont désespérés de sortir de la zone frontalière dangereuse et de trouver de la nourriture, des soins médicaux et la sécurité », a ajouté Mme Seibert: « Il n'y a pas de temps à perdre ».

Written by Mohammed Ouattara

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