Drogue : Hamed Bakayoko va-t-il attaquer Vice en justice ?

Hamed Bakayoko le 29 août 2019

Kyria Doukouré décrypte les articles publiés par Vice Media qui accusent Hamed Bakayoko d'être le « parrain du trafic de drogue en Côte d'Ivoire ».

Imaginons un seul instant que les articles publiés par et qui présentent M. comme le Epiphanio Vargas de la Côte d'Ivoire l'ait été par un . Que se serait-il passé ? Le même jour, la aurait fait une descente musclée au siège du journal ; le procureur se serait autosaisit ; les journalistes et le directeur de publication auraient été éés à la et tout le monde aurait trouvé cela normal. On ne peut pas impunément porter d'aussi graves accusations sans conséquences. Mais pourquoi alors aucun des affidés de M. Bakayoko ne l'encourage à saisir la justice ?

Certains remettent en cause l'exactitude des informations contenues dans les articles. Mais c'est une raison de plus pour porter plainte ! les deux journalistes sont connus. Avant de venir enquêter en Côte d'Ivoire en 2019, ils ont eu l'accord du ministre de la communication. Ils appartiennent à un media de renommée internationale. et Mediapart par exemple sont des bébés devant Vice Media qui est valorisé à 6 milliards de dollars et dont les revenus rien que pour l'année 2018 sont estimés à 650 millions de dollars selon le journal Libération en date du 12 mars 2019

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On nous fait croire que le ministre de la défense n'a pas le temps pour ce genre de « bêtises ». Si un homme n'a pas le temps pour défendre son honorabilité alors il faut s'en inquiéter et se demander à quoi il consacre ses journées. Qu'est ce qui fait peur à M. Hamed Bakayoko ? Espère-t-il être sauvé par des publications de soutien venant de Molare et Angelo Kabila ? n'est pas obligé !

Loi de l'omerta

Dans toute enquête journalistique, il faut toujours se tourner vers les autorités compétentes pour avoir leurs . Les journalistes de Vice Media ont respecté cette procédure. Aucun officiel n'a voulu leur parler comme s'il y avait une menace qui planait. Dans la version anglaise de l'article publié en janvier 2020 dans un célèbre journal nigérian, on peut lire ce qui suit :

« À Adjame, l'un des plus grands ghettos d', nous avons vu un fumoir partager la même clôture avec une caserne de . Des sources avec lesquelles nous nous sommes entretenus ont déclaré que les fumoirs sont informés à l'avance des descentes de police. (…) Tous nos efforts pour amener les représentants du gouvernement à nous parler de la lutte pour résoudre le problème de la dans la ville ont été infructueux. Toutes les personnes que nous avons contactées ont refusé de parler ou ont tout simplement ignoré nos appels, SMS et e-mails.

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Quelques jours après notre arrivée à Abidjan, le président a décoré le chef du pont des stupéfiants de la police ivoirienne, Touré Mabonga, pour avoir aidé à débarrasser le pays de la drogue et à nettoyer plusieurs fumoirs. Malgré de multiples efforts pour lui faire accepter une interview, nous n'avons reçu aucune réponse à nos demandes. Nous avons essayé de parler avec Adomo Bonaventure de la brigade de stupéfiants de la police ivoirienne, (…) mais n'avons obtenu aucune réponse aussi. En guise de dernière tentative pour amener un membre du à accepter une interview, nous avons invoqué la loi ivoirienne. Selon la loi, si un ministère ne répond pas après deux semaines, la loi oblige la Commission d'accès à l'information et aux documents publics d'intérêt public (CAIDP) à prendre des mesures, mais la commission a également cessé de répondre à nos courriels et appels après deux semaines. »

Pourquoi toutes ces personnes engagées au quotidien dans la lutte contre la drogue ont décidé d'observer la loi du silence ? C'est louche.

M. Hamed Bakayoko a refusé de parler aux journalistes

Tout le monde le sait ! Lorsqu'une enquête de journalistes vous vise, vous pouvez directement les recevoir pour donner votre avis ou publier un droit de réponse après la parution de l'article. M. Hamed Bakayoko n'a rien fait de cela.

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« Notre enquête a révélé que le gouvernement avait peut-être décidé de garder les lèvres fermées, car il craignait que parler à deux journalistes étrangers ne l'oblige à répondre à des questions qui pourraient révéler comment certaines de ses politiques passées ont pu causer le problème de la drogue dans le pays. Par exemple, la politique de sécurité du gouvernement après le soulèvement civil de 2011 peut avoir contribué dans une large mesure à la prolifération des fumoirs à Abidjan.

Deux jours avant de quitter le pays, nous avons rencontré un jeune homme de 25 ans à l'apparence dure mais visiblement effrayé, qui s'est identifié simplement comme Bernard, à (…),
Bernard était membre d'un gang de jeunes pillards et meurtriers à Abidjan, appelé . Les microbes sont composés de jeunes qui ont combattu aux côtés de M.Ouattara pendant la crise civile. Des articles de journaux et de multiples sources nous ont indiqué que les autorités ont autorisé les microbes à opérer librement jusqu'à il y a un an, lorsque le ministre de la Défense en exercice, Hamed Bakayoko, alors maire d'Abobo, a décidé qu'il en avait assez de leurs ennuis.

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‘'J'ai combattu du côté de Ouattara. Nous avons mené des attaques et surveillé les personnes qui entraient ou sortaient de notre partie de la ville. Les anciens d'entre nous ont reçu des fusils, on nous a donné des machettes et des couteaux. On nous a donné des pilules pour nous donner le courage de nous battre. J'ai combattu avec une machette, mais je n'ai jamais tué. On nous avait promis que nous obtiendrions des emplois dans l'armée si nous gagnions. Après la crise, tous les membres du groupe d'autodéfense n'ont pas été absorbés par l'armée. Le reste s'est transformé en microbes. Puis, comme tous les jeunes combattants, nous sommes devenus des microbes. Nous étions principalement préoccupés par le vol d'argent et le . Les combattants venaient des fumoirs. Les chefs des fumoirs sont devenus les chefs justiciers. Certains sont entrés dans l'armée, la police ou la gendarmerie. ‘'

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Nous avons écrit à M. Bakayoko en août pour lui demander quel était son lien avec les microbes et si la cessation de la violence des microbes était à son actif ou non. Nous n'avons pas encore reçu de réponse. »

Pourquoi tous les officiels en charge de la lutte contre la drogue ont-ils refusé de parler aux journalistes ? Pourquoi M. Hamed Bakayoko s'impose-t-il le silence ? Pourquoi refuse-t-il d'écrire un droit de réponse ? Pourquoi refuse-t-il de poursuivre en justice Nicholas Ibekwe et ainsi que leur employeur Vice Media ?

Written by Kyria Doukouré

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