Guikahué à propos du Coronavirus en Côte d’Ivoire : « les chiffres qu’on a sont loin de la réalité »

Maurice Kakou Guikahué réagit aux mesures prises, par du gouvernement ivoirien pour freiner la propagation du Coronavirus en Côte d'Ivoire.

Vous me donnez l'occasion. Là, c'est le professeur de médecine qui parle. Voyez-vous, le , c'est une pandémie assez sérieuse. Et le contrôle de ce virus qui est nouveau, c'est-à-dire le temps qu'on le connaisse bien et qu'il y ait des vaccins, il est nouveau. Ce n'est pas la première fois, il y a eu la grippe espagnole en 1920 si mes souvenirs sont exacts.

C'était exactement la même chose. C'est une maladie assez sérieuse qui a besoin de plusieurs compétences. Souvent, on dit infectiologue ou virologue. Ce n'est pas suffisant parce que quand le développement de la maladie est fait dans le corps, nécessite qu'il y ait une concertation entre les pulmologues, les infectiologues, les virologues, les cardiologues et puis les hémato-urologues et les spécialistes de santé publique. C'est ça qu'il faut. C'est une équipe multidisciplinaire qu'il faut pour s'occuper de ce dossier. Dans la phase terminale, la plus grave, les gens viennent en détresse respiratoire.

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Mais quand vous avez une détresse respiratoire en venant de chez vous, ce n'est pas écrit sur votre visage que c'est Coronavirus. De fois même, la fièvre peut monter. La première réaction, on peut dire que le patient a mal au cœur, il faut l'envoyer en cardiologie. Le poumon, le cœur se retrouvent dans la même boîte qui s'appelle le thorax. Donc, je voulais dire que cette affaire est une affaire sérieuse.

J'ai l'impression que les gens s'amusent avec. C'est une affaire sérieuse qu'on peut endiguer en étant rigoureux. Donc, il ne faut pas s'amuser avec. Les chiffres qu'on a, ce sont des chiffres hospitaliers, c'est-à-dire que ce sont des gens qu'on a dépistés, mais c'est loin de la réalité. Si on rentrait dans un quartier et qu'on testait tout le monde, ça va être multiplié par 27.

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Donc, ce n'est pas la vraie prévalence de la maladie qu'on nous donne tous les soirs. Tous les soirs, on nous donne pour ceux qui se sentent mal et dont a pris les échantillons et puis on trouve les résultats. Et puis, ensuite, c'est une croissance exponentielle. Hier (lundi dernier) on a trouvé 62 nouveaux cas.

Written by Maurice Kakou Guikahué

Secrétaire exécutif du PDCI-RDA

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