Hausse du prix du super : quand « le pouvoir du président du RHDP se découvre, chaque jour, une main de fer dans un gant de velours » (Ferro Bally)

De janvier 2022 à février 2023, c'est-à-dire en un an, le prix du super à la pompe a bondi, passant de 635FCFA à 815FCFA en Côte d'Ivoire.

C'est le calme plat et l'on entend les mouches voler. C'est la preuve manifeste que tout n'est plus comme avant.

En juillet 2008, en effet, le pays a été paralysé. Les automobilistes et les conducteurs ont pris la rue. La centrale syndicale UGTCI a lancé un mot d'ordre de grève de 48h.

Le motif: le gouvernement a ajusté à la hausse les prix du carburant à la pompe et le super a atteint le chiffre historique de 775FCFA, contre 685FCFA pour le gas oil et 550FCFA pour le pétrole lampant.

Face au mouvement de protestation et pour faire baisser la tension dans un pays en butte à une rébellion armée, le régime Gbagbo a revu à la baisse, à l'exception du super, les prix à la pompe (585F au lieu de 685F, pour le gas oil et 495F au lieu de 550F, pour le pétrole lampant), le 20 juillet. Mais rien n'y fit.

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Cette récréation est bel et bien terminée. Autres temps, autres réalités. De janvier 2022 à février 2023, c'est-à-dire en un an et pour la même raison du renchérissement du baril de pétrole sur le marché international, le prix du super à la pompe a bondi, passant de 635FCFA à 815FCFA, pour établir un nouveau record. Et c'est la loi du silence. Et personne ne bouge.

Comme a chahuté un internaute, « c'est Gbagbo qui voit le dos du nageur et plaisante. Ouattara, lui, il suffit de te voir avec maillot de bain et il te fait arrêter en même temps ».

Le pouvoir du président du se découvre, chaque jour, une main de fer dans un gant de velours. Il a commencé et continue son mandat avec la manière forte et brutale, enrobée de chocolat.

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Il a ainsi réussi à casser toute dynamique dans l'espace public. Utilisant les interdictions de manifestations de rue, les arrestations tous azimuts et les emprisonnements à la pelle, il a étouffé ou tué dans l'oeuf toute sorte de contestation.

De ce fait, la société civile et l'opposition (ou ce qu'il en reste) sont comme placées dans une cage. Ouattara a coupé l'herbe sous les pieds de l'une et mis l'autre sous l'éteignoir.

Ayant mené à bien cette mission de domestication de l'espace public, le pouvoir Ouattara s'attaque maintenant aux blogueurs, influenceurs et activistes, qui sont dans son collimateur. Il entend mettre un terme, argue-t-il, à toutes les menaces qui minent le cyberespace.

Il veut aussi, par conséquent, dompter et mettre sous sa coupe les réseaux sociaux, à travers une loi liberticide sur le régime juridique de la communication audiovisuelle.

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Et les aveugles même voient. A l'instar de l'article 7 de la Constitution de 1960 qui, prévoyant le multipartisme, a été confisqué par le président , Ouattara verrouille toutes les libertés constitutionnelles et les met sous embargo. Avec un bras séculier, la justice, qui place tout le monde, en particulier les derniers empêcheurs de gouverner en rond sous très haute surveillance.

C'est Montesquieu qui l'a dit: « Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice. »

F. M. Bally

Written by Ferro Bally

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