IvoireSoir.net vous propose la dernière partie de la contribution du Dr François Konan, sur les problèmes de l'école ivoirienne
La question de la responsabilité des parents d'élève, premiers acteurs de l'éducation de leurs propres enfants, est aujourd'hui plus que d'acuité. La démission quasi générale de la famille dans l'encadrement des enfants a contribué fortement à diluer leur éducation et à baisser le taux de succès à l'école.
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Le nécessaire sursaut national des partenaires et acteurs de l'école
« Tant que les parents penseront que seule l'école suffit à faire de leurs enfants des citoyens modèles de demain, notre école continuera sa descente aux enfers »
En effet, le traditionnel lancement de la rentrée scolaire au titre de l'année 2017-2018 qui a eu lieu au Lycée Sainte-Marie de Cocody le jeudi 07 septembre 2017 a donné l'occasion à Kandia Camara, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle, d'insister sur une formation de qualité dans un environnement apaisé.
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« Civisme et engagement de tous pour une école de qualité », tel est le thème qui doit guider, selon elle, cette année scolaire 2017-2018. Une telle recommandation est un appel à la prise de conscience de tous, gouvernants, enseignants, encadreurs et partenaires.
Rappeler aux enseignants et aux encadreurs leurs missions
D'abord aux enseignants et aux encadreurs, il faut rappeler que leur mission, notre mission est primordiale car nous travaillons non pas sur le corps humain, mais bien sur son esprit, sa morale et sa conscience.
C'est un devoir pour tous de partager avec la jeunesse actuelle ce que les devanciers ont légué, à savoir la connaissance, les valeurs qui fondent une société organisée, dynamique, de progrès
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« Enseigner, ce n'est pas seulement rendre service à l'impétrant et à sa famille. Nous travaillons pour la nation. C'est un devoir national »
L'exemple chinois et japonais
Si des pays comme le Japon, les Etats-unis, la Chine, etc, sont aujourd'hui développés, c'est bien parce qu'il y a eu des gens qui se sont sacrifiés pour donner à leur pays la connaissance qui fait avancer par la recherche et la qualité de l'enseignement. Faisons comme Prométhée de la mythologie grecque.
Dans ce mythe, il est écrit ceci « Et Prométhée, ayant façonné les hommes à partir d'eau et de terre, leur donna aussi le feu, après l'avoir caché à l'insu de Zeus dans une férule ». Ici, il faut préciser que le feu est un élément très important dans ce mythe. L'homme qui a reçu le feu volé dans l'antre de Zeus par Prométhée se sépare désormais des animaux et se civilise.
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« Il est en effet difficile d'imaginer un système efficient sans des enseignants motivés et performants, des écoles privées efficaces »
La motivation des enseignants
Le feu symbolise, tout comme Prométhée, l'intelligence. Ayant dit ça, je recommanderais à l'Etat de motiver les enseignants, car c'est dans effort partager que nous pourrons atteindre l'objectif de la qualité. D'ailleurs, nous n'inventons rien, cela est consigné dans le rapport 2017 de la Banque mondiale que je cite ici : « Il est en effet difficile d'imaginer un système efficient sans des enseignants motivés et performants, des écoles privées efficaces, et un équilibre entre les dépenses administratives et celles en équipements (…) L'amélioration du rendement des enseignants passe par une adéquation du matériel scolaire. Ainsi que par un accompagnement administratif. ».
Et ce rapport ajoute parlant des établissements privés : « De même, la performance des écoles privées reste tributaire de la qualité des enseignants et des mécanismes de suivi par l'État »
« On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l'éducation »
Jean-Jacques Rousseau
Façonner l'homme pour en faire un citoyen
En définitive, tout le monde est d'accord pour reconnaître que l'avenir de toute nation solide réside dans l'éducation qu'on aura inculquée à ses enfants. Jean-Jacques Rousseau dans L'Emile disait à ce propos : « On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l'éducation ». Façonner l'homme pour en faire un citoyen afin de l'amener à intégrer les valeurs sociétales endogènes et universelles, là réside l'un des traits fondamentaux de la socialisation par l'instruction et l'organisation du vaste domaine scolaire.
Pour que cette instruction trouve terreau fertile, il nous faut repenser toute la superstructure qui encadre la gestion du système et en montrer les défaillances. Si nous sommes conscients que l'avenir d'une nation réside en sa jeunesse, que notre devenir est fonction de l'éducation que nous inculquons aux enfants d'aujourd'hui, nous n'avons donc pas le droit de nous désintéresser de la chose d'intérêt public qu'est le secteur éducatif en pleine dégénérescence.
Quand le vice perdure dans la jeunesse
Il importe à chacun de participer pleinement à la réflexion sur la problématique éducationnelle et le système éducatif capable de former les futurs citoyens et leur léguer les valeurs éthiques et civiques.
Sachons que quand le vice perdure dans la jeunesse, c'est l'existence collective qui est en péril avec l'exacerbation des comportements insociables et terrifiants orchestrés par des jeunes en manque de repères. Des repères que n'ont pas su leur donner les adultes en charge de leur maturation intellectuelle, psychologique, spirituelle. Car c'est là aussi tout le sens de la notion d'éducation. Le métier d'éducateur et d'enseignant y trouve toute sa noblesse. L'engagement dont on parle aujourd'hui ne doit être une vue de l'esprit. Cultivons l'Amour pour notre pays, et pensons à l'intérêt général.
