Dans le dossier du Niger, la diplomatie française pousse pour une intervention miliaire de la CEDEAO portée par le Nigeria et la Côte d'Ivoire. Une chronique de Fernand Dédeh.
Le coup d'État opéré par les militaires au Niger, 7ᵉ producteur mondial de l'uranium, est unanimement condamné par la CEDEAO, mais aussi par la communauté internationale. La France est sortie des conventions diplomatiques pour affirmer de façon sentencieuse qu'elle ne reconnaît que le président élu démocratiquement. La communauté sous-régionale est à la manœuvre avec le puissant voisin nigérian pour tenter de rétablir l'ordre constitutionnel.
L'Armée nigérienne a déjà averti : « Toute intervention extérieure, de quelques provenances, risquerait d'avoir des conséquences désastreuses et incontrôlables pour nos populations et le chaos pour notre pays. »
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Quelle est la marge de manœuvre de la CEDEAO? Elle est déjà confrontée à la même situation dans trois pays de la sous-région : Mali, Burkina, Guinée. Selon des informations qui circulent sous cape, la diplomatie française pousse pour une intervention miliaire de la CEDEAO portée par le Nigeria et la Côte d'Ivoire.
Que va faire ton Camarade ? Réunir le conseil national de sécurité ? Prendre en main le dossier ? Les questions diplomatiques sensibles sont traitées directement par le Palais.
Une partie de l'opinion africaine est braquée contre l'interventionnisme français sur le continent. « La diplomatie française n'a pas su évoluer et surtout écouter et observer les mutations en cours dans les pays africains à partir des années 2000 et surtout, à partir de 2013 quand la lutte contre le terrorisme a commencé », commente un consultant.
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La jeunesse sous régionale voit la France, à tort ou à raison, comme le principal soutien des hommes politiques qui maintiennent les pays dans l'immobilisme et le paternalisme.
Question : une intervention militaire est-elle possible au Niger ? Ce serait alors la politique des deux poids, deux mesures. Et plus encore, déstabiliser durablement toute la sous-région. L'Afrique n'a pas encore fini de gérer les conséquences de l'intervention militaire en Libye.
Les observateurs ont les yeux rivés sur le Niger et à Moscou (sommet Russie-Afrique) et « l'agitateur » de Dakar sort de l'ombre. L'opposant a été arrêté ce vendredi par la gendarmerie nationale et envoyé en prison. La raison, selon les témoignages recueillis, l'homme a agressé un gendarme en faction devant sa résidence, l'accusant de le prendre en photos.
