« Ouattara a son pouvoir avec une majorité qui lui permet de garder la main mise sur le pays »

Pour Konan Kouadio Siméon (KKS), Ouattara avec une majorité à l'Assemblée nationale garde la main mise sur la Côte d'Ivoire.

Curieusement et contre toute attente,

Alors que la consternation reste à son comble avec les morts et les horreurs épouvantables vécues, Alors que le peuple abasourdi et traumatisé par le choc des brutalités et violences porte encore le deuil de ses martyrs et s'attend le plus logiquement du monde plutôt à des assises nationales de dialogue pour apaiser le climat ou tout au moins à des actions de compassion et d'apaisement, L'ensemble des partis politiques de Côte d'Ivoire à l'exception de quelques-uns, après quelques conciliabules, décide dès décembre d'aller aux élections législatives en mars 2021.

Le 6 mars 2021 donc, ont eu lieu sur l'ensemble du territoire national, les élections les plus inclusives de ces dix dernières années avec la participation du PDCI RDA, FPI, EDS, UDPCI, RHDP, etc. Les résultats définitifs sont maintenant connus depuis quelques jours. Contrairement aux assurances de l'opposition qui croyait naïvement gagner ces législatives pour « continuer la lutte au sein du parlement », le RHDP en est sorti, sans surprise pour les lucides, grand gagnant en conservant, avec plus de 150 sièges, une majorité confortable au parlement, contre moins de 100 pour l'ensemble de l'opposition.

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Avec la fin de ces législatives, est aussi venu le moment d'en tirer les conséquences. Et il me parait du devoir moral de chaque acteur de la scène, qu'il soit de la société politique ou de la société civile de se déterminer clairement et d'assumer sa position devant l'histoire. C'est l'exercice auquel j'ai décidé, au nom de mon groupement politique, de me soumettre aujourd'hui, à travers cette déclaration.

Pour Initiatives Pour la Paix et pour moi-même, ces législatives et ses résultats induisent deux conséquences majeures :

1. Ils sonnent la fin du débat sur la légitimité du Chef de l'État, en ce que la légitimité qu'il n'a pu avoir le 31 octobre 2020 parce qu'il n'y a pas eu d'élection en réalité, il l'a désormais à travers la large victoire de son parti aux législatives du 06 mars 2021.

2. Quant au caractère anti constitutionnel du pouvoir de Monsieur Ouattara, s'il le demeure, les législatives du 6 mars organisées par ledit pouvoir et dont les élus rejoignent forcément le chef d'État dans l'anti constitutionnalité, lui consacre le caractère du fait accompli et une malheureuse jurisprudence devant lesquels il convient de s'incliner.

Le tour est donc joué. Monsieur Ouattara a son pouvoir avec une majorité qui lui permet de garder la main mise sur le pays

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Messieurs Bédié, Gbagbo, Mabri, Affi et leurs partis politiques ont leurs Députés qui pourront leur apporter de précieuses contributions financières et leur garantir le financement public ;Le peuple, lui, a ses yeux pour pleurer ses morts. La force a pris le dessus sur la loi, la ruse et le cynisme ont eu raison de la naïveté du peuple, les intérêts particuliers ont prévalu sur l'intérêt général.

Nous voici donc dans un pays où, sous le règne du fait accompli, l'anormalité est devenue la norme, l'anti constitutionnalité, la constitution, l'illégalité, la légalité et où les gouvernants et les institutions sont tous anticonstitutionnels et illégaux.

Vive la ‘'démocratie'' à l'ivoirienne !Toutefois, pour la conscience, les uns et les autres devront répondre aux questions qui continuent de tarauder mon esprit et sûrement celui de la grande majorité du peuple :

– En quoi, pour arriver à ce résultat, était-il nécessaire d'appeler le peuple à la boucherie ?

– Le résultat aujourd'hui obtenu est-il digne du sacrifice de Toussaint Koffi N'guessan et des 97 compatriotes massacrés ?

– La politique et la morale seraient-elles vraiment incompatibles ?

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