Retour de Laurent Gbagbo : Lettre Ouverte Jean-Yves Esso, membre du bureau politique du PDCI-RDA à Adama Bictogo du RHDP.
Monsieur,
Depuis la parution du Communiqué du RHDP du samedi 5 décembre 2020 relatif au retour de Son Excellence le Président Laurent GBAGBO, suite à la déclaration de son avocate qualifiant, à juste titre, cette information d'épiphénomène, nous avons longtemps hésité à vous adresser cette correspondance publique car, nous vous l'avouons, cela nous est très franchement éreintant de devoir toujours recadrer vos interminables et successifs amphigouris.
Qui plus est, lorsque vous vous y mettez à deux avec votre perpétuel accompagnateur dans votre porte parolat indigent, l'indéboulonnable et incontournable « Hamster arc-en-ciel du zanzan », nous ne savons plus où donner de la tête.
Cher monsieur,
Selon la didactique pure et simplifiée au maximum pour votre compréhension, un épiphénomène est un phénomène accessoire, tel que la remise de ces fameux passeports, qui accompagne un phénomène essentiel, tel que les multiples atrocités subies avant, pendant et après le braquage électoral perpétré par le régime RDR, sans être pour rien dans son apparition et qui est beaucoup moins important que le sujet principal.
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Prenez le temps de relire ce paragraphe avec le rythme des ponctuations pour mieux le comprendre si vous avez eu la moindre difficulté après la première lecture… Un épiphénomène est en quelque sorte une information accessoire qui peut, certes, accompagner les autres informations importantes inhérentes à la grave crise post-electorale que nous vivons actuellement mais qui ne modifie pas le cours de celle-ci et ne nécessite pas de traitement spécifique.
Cher monsieur,
Votre communiqué dit encore, et je cite :
» Le RHDP rappelle que la remise de ces passeports traduit encore une fois la volonté permanente du président Alassane OUATTARA, à toujours œuvrer pour le rassemblement de tous les ivoiriens et de toutes les ivoiriennes autour de l'idéal de réconciliation et de paix. »
La seule et unique manière d'atteindre cet idéal de réconciliation et de paix que vous prétendez être le votre se décline en trois actions d'une simplicité enfantine, pour peu que vous le souhaitiez vraiment, à mettre en place dès les prochains jours :
Première action :
Libération de tous les prisonniers politiques civils et militaires.
Deuxième action :
Retour de tous les exilés politiques sans exception.
Troisième action :
Organisation par une équipe transitionnelle inclusive et consensuelle de vraies élections libres et transparentes respectant les standards démocratiques internationaux.
Tout autre verbiage inutile n'est que poudre de perlimpinpin et donc…épiphénomène.
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Cher monsieur,
Votre communiqué dit enfin, et je cite :
» Toutefois le RHDP prie le chef de l'Etat de continuer à assister les victimes des récentes violences provoquées par l'opposition avant la poursuite des discussions politiques. »
Les victimes du département de Dabou par exemple, pour ne citer que celles-là, vu que nous connaissons bien le sujet car directement concernés, ont très dignement refusé votre assistance. Nous pleurons nos morts et soignons nos blessés avec nos propres moyens grâce à des chaînes de solidarité spontanées. La dignité du peuple adjoukrou ne se négocie pas avec vos misérables oboles…
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Enfin, concernant le passage sur les « violences provoquées par l'opposition », nous pensons que vous avez suffisamment fait la preuve de votre violence permanente. Ni les ivoiriens dans leur grande majorité, ni la Communauté internationale ne sont dupes. Nous avons tous assisté au déploiement de votre stratégie de la terreur. Nul n'est plus besoin aujourd'hui de prouver à qui que ce soit qui est l'agresseur et qui sont les agressés.
Afin de ne pas être trop long au risque de perdre l'attention de nos lecteurs impatients, nous nous arrêtons là et vous prions d'agréer, monsieur le directeur exécutif du RHDP, nos salutations distinguées.
