« Rien ne garantit la loyauté des ex-com zones à Ouattara »

Selon le journaliste Louis Keumayou, « si après plus de 10 ans de pouvoir, Ouattara reçoit les ex-com zones, c'est qu'il constate lui-même qu'il y a un problème ».

Est-ce que Soro a toujours des fidèles au sein de l'armée dont une partie des chefs actuels et des soldats est issue de la rébellion qu'il a lui-même dirigée dans les années 2000 ?

La question n'est pas de savoir s'il a toujours des amis, ou pas, dans l'armée. Elle est de savoir si l'armée ivoirienne est devenue républicaine. Le vrai enjeu est là. Parce qu'après avoir combattu pour renverser le président qui était là, en l'occurrence , il fallait convertir cette armée de mercenaires en armée républicaine, en les intégrant au sein de l'armée ou en les désarmant. Cette mutation n'a pas eu lieu.

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En plus, le processus de réconciliation en lui-même n'a pas réussi. On s'est retrouvé avec des soldats au sein de l'armée qui étaient plus des partisans que des soldats républicains. Les différentes mutineries qui se sont produites ont montré que cette fusion n'avait pas eu lieu. Et récemment encore, le président Ouattara a reçu les commandants de zone, probablement pour leur demander de quel côté ils étaient.

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Mais c'est assez inquiétant pour un pays comme la Côte d'Ivoire. Si après plus de 10 ans de pouvoir, le président Ouattara en est encore à recevoir les commandants de zone, c'est qu'il constate lui-même qu'il y a un problème. Ce n'est pas l'état-major des armées qu'il a reçu, mais des anciens commandants de zone.

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Il subsiste donc un problème d'intégration de ces anciens commandants de zone au sein de l'armée ivoirienne. Rien ne garantit que la loyauté de ces combattants soit nationale, et qu'ils ne reprendront pas les armes contre leurs frères d'armes ou le peuple ivoirien, si la situation socio-politique dérivait vers une nouvelle crise socio-politique.

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