Côte d’Ivoire, « c’est comme ça qu’un pays chute ! » : Vincent Toh Bi interpelle

Dans une tribune publiée ce 12 mars 2024, l’ancien préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, tire la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire.

Comparant la situation actuelle à celle d’Haïti qu’il a connue en 2005, il met en garde contre les dangers de la tolérance envers la criminalité et l’impunité.

En novembre 2005, Vincent Toh Bi Irié débarque à Port-au-Prince en tant que consultant pour l’Organisation des États Américains. Le pays est alors ravagé par des années de désordres et de coups d’État. Les gangs armés font la loi, semant la terreur et la violence.

« Tous les jours, on découvrait des corps de bébés, d’enfants, de jeunes mutilés et tués parce que leurs parents n’avaient pas d’argent pour payer les rançons élevées suite à leurs enlèvements par des bandes armées criminelles, » se souvient-il.

La gangrène de la criminalité

Vincent Toh Bi Irié compare la situation actuelle en Côte d’Ivoire à celle d’Haïti qu’il a connue. Il dénonce la montée en puissance des gangs et des groupes mafieux qui contrôlent de plus en plus de territoires, y compris des institutions étatiques.

« Si l’on tolère de petites et grandes criminalités, si l’on ferme les yeux sur des étudiants qui vendent des chambres, collectent l’impôt et terrorisent des riverains, si l’on laisse des ‘gnambros’ faire leur loi sur des espaces, si l’on détourne les yeux de ‘brouteurs’ notoirement reconnus, si l’on est compatissant avec des orpailleurs clandestins, si l’on laisse des personnes avec de petites parcelles de pouvoir persécuter d’honnêtes citoyens, si des partisans zélés de Partis politiques instiguent les menaces et la peur dans le camp de ceux qui ne sont pas avec eux, l’on consolide ‘des droits acquis’ de groupes mafieux, criminels, illégaux ou illégitimes, » alerte-t-il.

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Vincent Toh Bi Irié appelle à une action urgente pour faire face à la montée de la criminalité et de l’impunité. Il souligne que tout État peut devenir comme Haïti si les autorités ne prennent pas les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des citoyens et le respect de la loi.

« C’est pourquoi dans tout pays, il faut faire régner la Loi et le Droit, pour tous et à tous les prix, surtout quand ces pays ont une certaine fragilité, » insiste-t-il.

Reste à savoir si les autorités ivoiriennes sauront entendre cet avertissement et prendre les mesures nécessaires pour éviter à la Côte d’Ivoire de sombrer dans le chaos.

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Written by Colombe Blanche

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