Tidjane Thiam, sa première interview après son élection à la tête du PDCI-RDA

Tidjane Thiam, lors de sa première interview après son élection à la tête du PDCI-RDA

Le Président exprime sa gratitude envers les congressistes du PDCI qui l'ont élu et souligne l'importance de promouvoir une atmosphère apaisée en politique. Il met l'accent sur l'éducation, la santé, l'emploi des jeunes et la redynamisation du parti, tout en prônant un débat mature et respectueux avec les autres leaders politiques.

24h après votre élection, vos premiers mots ?

Nous sommes à moins de 24 heures en fait. C'est ma première journée en tant que président du PDCI RDA. La première chose que je souhaiterais faire, c'est remercier encore les congressistes du PDCI qui m'ont élu dans ce poste de haute responsabilité. Je mesure l'ampleur de la responsabilité qu'ils m'ont donnée à travers ce choix. Plus importante pour moi, c'est contribuer à faire régner une atmosphère apaisée sur la scène politique en Côte d'Ivoire.

Tidjane Thiam, lors d'une interview le 23 décembre 2023 à Abidjan

Je crois que dans cet esprit, il est important que l'on fasse preuve de modération et que l'on accepte que dans toute vie humaine, il y a des choses bien et des choses moins bien. Appliquant cela, par exemple, au discours que l'on souhaite tenir sur le , il est clair pour nous que beaucoup de bonnes choses ont été faites par le RHDP sous la direction du président Ouattara, qui a un parcours de référence en tant qu'économiste de renom. Il a réalisé beaucoup d'actions utiles, et je pense que tous les Ivoiriens peuvent le voir à différents égards.

Maintenant, une fois qu'on a dit cela, ça n'empêche pas de faire des propositions constructives pour améliorer ce qui a besoin d'être amélioré. Tout être humain, en mon sens, est perfectible, et là où nous sommes concentrés aujourd'hui en tant que parti, c'est d'abord à écouter les Ivoiriens, d'aller à l'écoute de leurs préoccupations, et ensuite de développer des propositions qui seront de nature à satisfaire les préoccupations des Ivoiriens à court et à moyen long terme.

Pouvez-vous être plus précis ?

Je crois que le simple fait de déclarer qu'on a la priorité sur le capital humain assume que le PDCI RDA dispose de suffisamment de ressources à la disposition des professionnels de ces secteurs. Ainsi, ils pourront donner aux Ivoiriens un service de qualité aussi bien dans la santé que dans l'éducation. Il n'y a rien de plus important que l'éducation, car tous les problèmes auxquels la société est confrontée sont d'une manière ou d'une autre directement liés à l'éducation. Donc, mettre l'accent sur notre système éducatif, s'assurer à tous les niveaux primaires et tertiaires que les Ivoiriens ont accès à un système où il y a une égalité d'opportunités, où le fait qu'ils soient dans telle ou telle partie du pays ne détermine pas leur destin, mais que leur destin soit déterminé par leur capacité propre et non par la loterie de la naissance dans telle ou telle partie du pays. C'est quelque chose qui est très important pour moi.

Même dans le domaine de la santé, si on veut que la vie dans le monde rural soit supportable, il faut traiter les disparités qui existent aujourd'hui entre le monde urbain et le monde rural. Ces disparités conduisent à ces déplacements massifs de population en cours vers nos campagnes qui se vident. Tout cela n'est pas très bon, donc c'est un sujet sur lequel nous devons nous concentrer.

Il y a aussi le sujet de l'emploi et des entreprises, où moi, en tant que président, j'ai un profil qui fait que je pense que je peux beaucoup apporter dans l'entreprise, un monde que je connais bien. Il y a beaucoup de choses à faire en termes d'accès au financement et permettre le développement de nouvelles entreprises qui vont être créatrices d'emploi. Parce qu'on a un gros problème de chômage des jeunes. On a vraiment une population très jeune, de nombreux jeunes qui chaque année arrivent sur le marché de l'emploi et à moins que l'on crée les emplois pour eux, les choses vont être très difficiles.

Voilà quelques indications. Comme j'ai dit, un temps plus apaisé, une approche plus objective des choses en reconnaissant les mérites des uns et des autres, en étant aussi clair sur les choses qui peuvent être améliorées. Arriver donc à, je dirais, des échanges plus matures, conter et échanger avec les leaders des autres parties. D'ailleurs, je me réjouis que le RHDP ait été représenté par le ministre Adjoumani à notre congrès hier. Le MGC était représenté également au plus haut niveau, le COJEP était là, le PPA-CI était là, le FPI et d'autres parties. C'est cela que nous voulons voir, une atmosphère de fraternité tout en ayant des idées différentes, une atmosphère de fraternité avec beaucoup de respect, pas d'invectif, pas d'injures, et un débat mature.

Comment appréhendez-vous ce choix des militants portez sur vous ?

Je crois que les militants hier ont indiqué qu'ils veulent une redynamisation du parti, le programme que je leur ai proposé a été massivement approuvé. Vous avez vu qu'il y a eu beaucoup d'adhésions, on parle de 6000 adhésions au cours des dernières semaines depuis cette campagne d'élection. Un nouveau président a été annoncé, nous avons plus de 2000 adhésions en attente. Donc, je crois que 2024 sera l'année du renouveau pour le PDCI. Vous allez voir un PDCI nouveau, s'appuyant bien sûr sur l'expérience des anciens, les valeurs qui ont fait du PDCI ce qu'il est, mais avec un niveau d'énergie renouvelé et un nouveau dynamisme.

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Written by Véronique Fortes

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