Venance Konan a commenté la déclaration de Alain Tailly, qui a comparé le destin de Tidjane Thiam à celui d'Aniaba, un prince Ehotilié.
« Je crois que dans un premier temps, il faut s'enlever de la tête que celui qui est allé travailler ailleurs est forcément plus compétent que celui qui est resté à travailler dans son pays », a déclaré Venance Konan. « D'abord, généralement tous les hauts cadres de nos pays ont été formés dans des grandes universités hors d'Afrique, mais celui qui reste travailler dans son pays en connaît mieux les réalités que ceux qui sont restés trop longtemps à l'extérieur. »
« Travailler quelque temps à l'extérieur et revenir dans son pays est très enrichissant et ils sont nombreux, les cadres de ce pays qui l'ont fait », a poursuivi Venance Konan.
« Mais celui qui est resté très longtemps à l'extérieur n'est pas nécessairement mieux indiqué que quiconque pour diriger une entreprise locale, voire tout le pays. Avoir dirigé avec brio des grandes entreprises en Europe ne qualifie personne d'emblée pour diriger un pays comme la Côte d'Ivoire. »
« Tidjane Thiam doit respecter les règles du PDCI »
Venance Konan
Venance Konan a ensuite abordé le cas de Tidjane Thiam, qui est resté plus de vingt ans à l'extérieur du pays sans jamais revenir en Côte d'Ivoire. « Dans le cas de M. Thiam, il est resté plus de vingt ans à l'extérieur du pays sans jamais revenir en Côte d'Ivoire, et lorsqu'il se décide à le faire, il veut en devenir le président », a déclaré Venance Konan. « Comme Aniaba, formé par les Français pour revenir être le roi de son pays. »
Aniaba ou Tidjane Thiam ?
« Pour concrétiser cette ambition, Tidjane Thiam décide de conquérir son parti dans lequel il a cessé de militer depuis qu'il a choisi de vivre hors de son pays », a poursuivi Venance Konan. « Et dans la haute direction de ce parti, des personnes complotent pour tordre le cou aux textes, pour éliminer des candidats (qui, eux, sont restés à militer dans le pays, qui eux, ont eu à souffrir pour ce parti), pour éliminer des électeurs que l'on n'a pas réussi à maîtriser. »
Personne ne rejette Tidjane Thiam
Venance Konan
« Qu'y a-t-il de choquant dans le fait que des militants de ce parti s'y opposent et saisissent la justice devant cette forfaiture ? », a demandé Venance Konan. « Personne ne rejette M. Thiam parce qu'il a vécu et réussi ailleurs. C'est lui qui volontairement avait coupé avec nous. S'il veut revenir, c'est son droit. S'il veut prendre la présidence de son parti, c'est son droit. Mais de grâce, qu'il en respecte les règles. De grâce, que le PDCI de son côté, se départisse du mythe de celui qui est forcément plus compétent que tout le monde parce qu'il a dirigé une grande banque qui, comme par hasard, est tombée en faillite après son départ. »
« Les grands banquiers, et grands patrons, les cadres très bien formés, il y en a aussi au PDCI », a conclu Venance Konan. « Maintenant, s'il s'agit simplement d'une affaire de grosse fortune, là, c'est autre chose. »
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