Le président Alassane Ouattara s'est envolé ce samedi 22 septembre 2018, à Bamoko, en vue d'assister à l'investiture du président malien élu, mais contesté dans la rue, Ibrahim Boubakar Kéita (IBK). Un voyage qui intervient au moment où une partie de la région de la Marahoué est sous les eaux.
C'est le deuxième voyage du chef de l'Etat ivoirien en une semaine et le 195è en sept ans de pouvoir. Une semaine : c'est le temps que dure la montée des eaux dans la région de la Marahoué. Le samedi 15 septembre, à l'invitation de Son Altesse Cheikh Tamim Bin Hamad AL-THANI, émir du Qatar, le président Alassane Ouattara s'était, en effet envolé pour ce pays pétrolier.
La mission qui avait été auparavant arrangée par l'ancien président français Nicolas Sarkozy (contrairement à certaines rumeurs, celui-ci n'a pas été nommé ambassadeur de la Côte d'Ivoire dans cet émirat), intervenait au lendemain d'une crue du Bandama qui avait commencé à noyer une partie de la ville de Zuénoula. Aucune communication officielle n'a été faite sur cette catastrophe naturelle.
De retour à Abidjan, trois jours plus tard, l'on s'attendait à des mesures urgentes que devrait prendre le conseil des ministres. L'attente a été vaine, puisqu'au cours de sa conférence de presse, le premier ministre a ignoré le sujet, alors que des centaines d'habitations et des milliers de populations sont impactées par cette crue.
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« On nous a abandonné, on ne sait où aller et personne ne nous vient à l'aide », avait lancé un habitant dont la maison avait été engloutie, à Zuénoula. Depuis deux jours, la ville de Bouaflé, toujours dans la région de la Marahoué est menacée par la crue du fleuve Marahoué. Plusieurs quartiers de la ville sont sous les eaux.
Désormais les cinq départements (Bonon, Bouaflé, Gohitafla, Sinfra et Zuénoula) sont menacés par les eaux. De fait, c'est toute la partie centrale de la Côte d'Ivoire qui est menacée. La région du N'Zi (affluent du Bandama) ainsi que celle de l'Iffou sont menacées. Certains villages de M'Bahiakro traversés par le N'Zi sont déjà impactés.
C'est dans ce contexte que le président Alassane Ouattara s'est envolé pour le Mali, ce samedi 22 septembre 2018. Il doit participer à l'investiture du président IBK. En Côte d'Ivoire, aucune communication gouvernementale n'est faite sur le drame. Où sont passés les ministres chargés des départements de l'hydraulique, des infrastructures, de la solidarité, du plan, de l'intérieur, etc. ?
Elvire Ahonon
