Le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara a supprimé, selon des médias locaux, un post évoquant une « mission fructueuse » avec Macron.
Selon un média ivoirien, de son retour à Abidjan ce lundi 7 septembre, après un séjour parisien puis une escale au 57è sommet de la Cedeao à Niamey, Alassane Ouattara a abord évoqué une « mission fructueuse », sur sa page officielle facebook, avant de retirer ce qualificatif, dans un second post. » J'ai regagné Abidjan cet après-midi de ce lundi 7 septembre 2020, après une mission fructueuse en France où j'ai eu un excellent déjeuner de travail avec mon homologue français Emmanuel Macron, et à Niamey où j'ai pris part au 57è sommet ordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la BECEAO », pouvait-on lire sur la page du président Alassane Ouattara.
Dans un article publié par le Courrier Diplomatique lundi, l'on pouvait lire en titre « PRESIDENTIELLE EN CÔTE D'IVOIRE : LA FRANCE PAS D'ACCORD AVEC OUATTARA. Les dessous du tête-à-tête avec Macron ».
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Un véritable contre-pied des de l'annonce du président ivoirien qui affirmait sur sa page Facebook « une convergence de vues », quelques heures après son déjeuner avec Macron à l'Elysée.
«Nous nous sommes réjouis de nos convergences de vues sur la situation économique et politique en Côte d'Ivoire, notamment l'élection présidentielle dans un climat de paix ». C'est par ces mots qu'Alassane Ouattara a essayé de dissimuler sa déception à sa sortie de l'audience du vendredi 04 septembre. Mais en réalité, il s'est vu remonté les bretelles par un «Jupiter» qui s'est senti humilié depuis l'annonce de cette candidature qui a replongé la Côte d'Ivoire dans un nouveau cycle de violence, cette fois-ci pré-électorale », écrit le Courrier Diplomatique.
Selon des indiscrétions, Emmanuel Macron a confié craindre que le troisième mandat contesté de son homologue ivoirien puisse susciter des tensions sociopolitiques dans le pays, alors que des violences ont déjà fait plusieurs morts dans différentes localités mi-août.
Le chef de l'Etat français a fait savoir à son homologue ivoirien le risque d'une crise post-électorale si des gestes d'apaisement n'étaient pas effectués en amont du scrutin. Outre un report de l'élection, le cas de Laurent Gbagbo et de son retour en Côte d'Ivoire a aussi été évoqué. Le chef de l'État français a insisté sur les capacités de mobilisation de l'ex-président ivoirien et la nécessité de parvenir à un accord avec lui.
Ce dernier, très déterminé, a rappelé à son hôte qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de se représenter après le décès de son dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly, le 8 juillet.
Ouattara lui a assuré qu'il ne fallait pas s'inquiéter sur la tournure que pouvaient prendre les événements. Il lui a garanti que la situation est aujourd'hui « sous contrôle », lui expliquant notamment que les dernières violences étaient très localisées et téléguidées par Henri Konan Bédié et Simone Gbagbo. Un discours résolument optimiste versant parfois, selon une source française, dans « l'excès de confiance ».