« Le Nord ne votera jamais pour Soro parce qu’il est chrétien » : Voici l’intégralité du discours révélateur du malaise au RDR

Guillaume Soro et des musulmans de Ferké

Présent à Ferkessédougou, pour le Tchologo festival et des fêtes de fin d'année, le président de l'Assemblée nationale, , natif de la région, a saisi l'occasion d'un déjeuner offert aux cadres et à la chefferie de Lafokpo pour ‘'vider'' son cœur, sur lequel il en a visiblement gros, régler ses compte avec ses (ex) amis au pouvoir, et éclairer d'un nouveau jour ses ambitions présidentielles qu'il ne cache plus, lui qui confie à ses parents ne pas être si «pressé» qu'on pourrait le croire. Adresse de Guillaume Soro lors du déjeuner offert aux cadres et à la chefferie de Lafokpo.

« Chers parents, cette année 2019, je vous demande de prier, parce qu'en 2019, moi je ne veux plus souffrir. Débrouillez-vous, mais je ne veux plus avoir de problème.
Parce qu'en 2018, quand tu me salues, et qu'on a dit que tu as salué Guillaume Soro, si quelqu'un a pris une photo, c'est parti, on te renvoie de ton travail. Tous mes collaborateurs ont été renvoyés. Où est Soul to Soul ? (…) On l'a pris, on est allé le jeter en prison (…) Certains ont été chassés, parce qu'ils m'ont serré la main.
On a dit, ‘'c'est parce qu'on a renvoyé tous ses gens et que lui-même on ne l'a pas renvoyé qu'il parle encore''.
J'ai entendu quelqu'un dire qu'il va me chasser… Il veut m'humilier ou il veut m'insulter ? Il peut me chasser, moi ?! Bon, comme je le dis, les temps ont changé. Comme les temps ont changé, même tous les gringalets peuvent parler aussi, sinon, ce n'est pas comme ça.
le destin d'un homme n'est pas dans la main d'un autre homme.

Chers parents, nous sommes en 2019. Ce qui s'est passé en 2018, il faut qu'on l'oublie (…) Il faut qu'on soit positif pour 2019. C'est pourquoi, moi, je vous le dis ici; mais c'est vous qui me l'avez enseigné, le destin d'un homme n'est pas dans la main d'un autre homme. Le destin d'un homme est dans la main de Dieu (…) Donc, c'est Dieu qui décide du destin de chacun. Sinon, si Dieu avait donné le pouvoir aux hommes de décider du destin des autres, on serait tous morts. Les gens sont si méchants, ingrats et jaloux, tous les matins ils allaient se lever et tuer leurs voisins. C'est pourquoi Dieu ne leur a pas donné ce pouvoir. Le destin d'un être humain appartient à Dieu.
Moi, je n'ai rien contre personne, ce que je veux, c'est que la Côte d'Ivoire marche. C'est pourquoi, depuis plusieurs années, je suis en train de me promener en Côte d'Ivoire pour demander pardon.

Mais je me promène pour demander pardon, ça ne veut pas dire que c'est moi qui ai fait le plus de fautes. Mais je me mets à demander pardon, parce que je suis le plus jeune, et je pense aussi que c'est seul par le pardon que nous pouvons reconstruire la Côte d'Ivoire.

Moi, je ne fais plus palabre ici en Côte d'Ivoire, c'est fini. Je vous le dis, il ne faut pas que quelqu'un vienne me voir pour dire ‘'Guillaume allons on va aller combattre Bédié!'' Bédié ne m'a rien fait

Moi, je ne fais plus palabre ici en Côte d'Ivoire, c'est fini. Je vous le dis, il ne faut pas que quelqu'un vienne me voir pour dire ‘'Guillaume allons on va aller combattre Bédié!'' Bédié ne m'a rien fait. Ecoutez bien. Moi, j'ai fini palabre. Je suis en train de demander pardon. Si les gens veulent aller faire palabre, ils n'ont qu'à aller sans moi. Parce que moi, quand j'ai fait palabre-là, j'ai vu ce que j'ai gagné dedans. Donc, je ne fais plus palabre. Que personne ne vienne me demander d'aller combattre Bédié. Parce que j'entends des gens dire, ‘'Guillaume est allé chez Bédié ; Guillaume veut prendre le pouvoir pour aller donner à Bédié…'' Ah, bon ?! C'est moi qui veux prendre le pouvoir pour aller donner à Bédié ? Bédié était Président avant moi, est-ce que c'est moi qui le lui avais donné ? Je vais aller saluer Bédié, matin, midi, soir, si je veux. Je ne suis pas la propriété de quelqu'un. Non, non, c'est fini, je ne suis pas la propriété de quelqu'un. Aujourd'hui-là, je ferai ce que je souhaite. En Côte d'Ivoire ici, je suis en train de demander le pardon, la réconciliation, donc je peux aller voir qui je veux, en Côte d'Ivoire. J'irai voir qui je veux (…)

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A 46 ans Barak Obama est devenu Président aux Etats-Unis. Houphouët à 41 ans a créé le RDA. Moi j'ai 46 ans. Donc aujourd'hui-là, je ferai ce que je souhaite. Je suis allé saluer Bédié, parce que moi-même je voulais aller le saluer. C'est tout.

L'année d'avant, quand on a attrapé Soul pour aller le mettre en prison, qui a parlé ? Quand on a renvoyé les gens, qui a parlé ? Donc, pourquoi on va me dire que ‘'Guillaume est allé voir Bédié, on est fâchés''. Vous savez combien de fois j'ai été fâché dans ce pays et que je n'ai rien dit? Combien de fois j'ai eu mal sans parler ? Donc, notez ça, que j'ai dit ça. (…) Vous dites que jamais les baoulés vont voter pour moi ? J'ai compris. Bon, quand je suis allé saluer Bédié, patron des baoulés-là bas, il a dit que je suis son fils. Donc, je suis baoulé. Ou bien, ça ce n'est pas réglé ? C'est réglé, non ?! Puisque je suis fils de Bédié maintenant. C'est Bédié lui-même qui a dit, ‘'voici Guillaume Soro, c'est mon fils'' (…) Les mêmes ont dit que ‘'Guillaume Soro ne sera jamais rien dans ce pays, jamais Président. Parce que le nord ne votera jamais pour Guillaume Soro, parce que Guillaume Soro est chrétien, il n'est pas musulman''. C'est dangereux de parler comme ça.

Je dis, être Président d'un pays, c'est la relation de confiance entre un peuple et un homme, plus la grâce de Dieu.

Donc, cher papa, moi je ne cherche rien. Ce que je cherche, c'est qu'on se batte, qu'on se mette ensemble pour que la paix, le rassemblement viennent. Parce que ça fait honte, quand on montre au monde entier qu'on est divisé. On n'a pas le droit de nous diviser. C'est pourquoi j'ai dit hier que, aussi bien le Président Ouattara que le Président Bédié – j'allais me mettre dedans; mais comme on dit que je n'ai rien fait dans ce pays… Sinon, on était trois en 2010 pour prendre le pouvoir.
Si je n'avais pas pu organiser les élections, la Côte d'Ivoire ne serait pas ce qu'elle est. Moi, j'étais Premier ministre, c'est moi qui organisais les élections. Avant moi, d'autres Premier ministres ont essayé d'organiser les élections, les élections n'ont pas eu lieu. Quand je suis arrivé, j'ai organisé les élections. Si je n'avais pas pu organiser les élections, la Côte d'Ivoire ne serait pas ce qu'elle est. Même si je n'ai rien fait, j'ai organisé les élections dans ce pays. Et même si je n'ai pas organisé les élections, même si je n'ai rien fait, chacun d'entre vous a sa carte d'identité (…) ‘'Guillaume Soro n'a rien fait, qu'est-ce qu'il a fait ?'' OK, très bien, je n'ai rien fait. Mais j'ai organisé l'élection en 2010. Je n'ai pas qu'organisé le 1er tour, j'ai organisé deux tours, de cette élection. C'est parce que l'élection a eu lieu que j'ai mis un Président. Ça n'a pas eu lieu au siècle dernier, il y a 8 ans.

J'étais Premier ministre. Beaucoup qui parlent aujourd'hui, m'appelaient ‘'Excellence'', ils m'appelaient tous ‘'Excellence''. Ils venaient, même s'ils ne travaillaient pas, je devais donner leur argent quand même, pour qu'ils mangent, parce qu'il y a des enfants. Maintenant à mon tour, tout le monde est renvoyé, pour que personne ne mange, ce n'est pas grave, c'est Dieu.

Entre Bédié, Ouattara et moi, j'ai quel âge pour parler dans leur palabre ?

Donc, j'ai organisé les élections. Gbagbo a eu 38%, il était premier ; Alassane était deuxième avec 32% ; Bédié était troisième avec 25%. Bédié a voté pour Alassane. Ou bien c'est faux ? Donc, c'est grâce aussi à Bédié et à ses 25% qu'il a mis Alassane. Parce que si Bédié avait pris ses 25%, il mettait sur Gbagbo, Gbagbo gagnait. Mais comme il a pris ses 25% qu'il a mis sur Alassane, Alassane a gagné. Ou bien c'est faux ? Donc, on était un peu trois, on a commencé à gouverner le pays. Si on enlève un caillou, la marmite tombe.
Mais pourquoi aujourd'hui on se divise, les trois ? Alors, on se divise et vous voulez que je mette mon nom encore là-dedans, pourquoi ? Entre Bédié, Ouattara et moi, j'ai quel âge pour parler dans leur palabre ? On était trois, moi je pense qu'il ne faut pas qu'on se divise. Parce que, nos mamans ici au village, quand elles doivent préparer, on met trois cailloux. Si on enlève un caillou, la marmite tombe, si on enlève un caillou, la marmite tombe. Bon moi, comme je suis petit, si on me chasse, ce n'est pas grave, parce que j'ai le temps encore, à 46 ans. Mitterrand, Chirac, ils nous ont bien montré. Combien de tentatives n'ont-ils pas eues avant de devenir Président ; même en Côte d'Ivoire ici, on en a vu.

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Bon, admettons pour moi, ce n'est pas grave. Moi, je ne suis pas pressé, je veux aller doucement, doucement, doucement pour y arriver. Mais, ne nous divisons pas. Parce qu'on était trois. Si vous jetez un, la marmite va tomber. Si vous chassez un, la marmite va tomber. Ça, ce n'est pas moi qui l'ai créé. Bref. Nous les sénoufos, on ne sait pas mentir, donc je vais vous dire la vérité. Chers parents, comme je vous l'ai dit, je suis venu vous confier l'année 2019. (Parlant de Soul to Soul) je suis venu vous le donner. Au moins, nos cœurs sont apaisés, on est content. Pour la libération de Soul, j'ai appelé le Président pour le remercier. J'ai dit à Soul d'appeler le Président Alassane Ouattara pour le remercier. Soul l'a appelé pour lui dire merci. Parce que, quand on te libère, il faut dire merci aussi. Quand on te met en prison, tu es fâché, tu n'es pas content, mais quand on te libère… Soul a été libéré, je suis très content, parce que c'était un fardeau sur ma tête (…)

Quand quelqu'un est fâché avec l'autre, nous tous on doit le suivre pour être fâchés contre l'autre. Pourquoi ?

Si pour ça, on doit m'insulter, on doit me chasser, alors qu'on me chasse.

Donc, je suis venu vous confier 2019. Chers parents, faites votre part, pour que l'année 2019 soit une année de paix, d'entente au niveau politique. Parce que nous on a honte de ces divisions qu'on nous présente. Parce que, Houphouët-Boigny était Président en 1990, ça fait 30 ans aujourd'hui! En 90, Houphouët était Président, Bédié était son Président de l'Assemblée, Alassane était son Premier ministre, Gbagbo était son principal opposant. Donc on va vivre 30 ans, on est en train de se battre, de se quereller… Quand quelqu'un est fâché avec l'autre, nous tous on doit le suivre pour être fâchés contre l'autre. Pourquoi ? Arrêtons! Moi, vraiment, je ne peux pas me fâcher au hasard et bêtement comme cela. Quand un est fâché avec un, on dit nous tous on doit suivre pour être fâchés avec lui. Quand il rit le lendemain avec lui, on dit nous tous on doit rire. Quand même !

Vraiment, nous ont est fatigués des ‘'fâchements''.

Donc, qu'ils s'entendent bien, que la Côte d'Ivoire marche bien. Qu'on commence à donner ce qu'il faut pour que les s'épanouissent. Mais c'est fini, on ne va plus faire palabre pour quelqu'un, ni avec quelqu'un, ni pour quelqu'un. C'est fini. Ce qu'on veut, c'est la paix ! Donc si pour ça, on doit m'insulter, on doit me chasser, alors qu'on me chasse. Non, j'ai dit que je ne fais plus palabre pour quelqu'un ou de quelqu'un. Je suis assis ici. La seule chose qu'il faut faire, c'est la paix, c'est la paix. 30 ans après, on ne peut pas continuer ! Un est fâché le matin, nous les enfants on doit être fâchés. 

Donc papas, c'est ce que je voulais vous dire, j'ai été un peu trop long, je vous remercie. Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire, que Dieu apporte la paix à la Côte d'Ivoire, que Dieu fasse en sorte que notre pays soit rassemblé, que les démons de la division s'éloignent de la Côte d'Ivoire à jamais. Je vous remercie ».

Retranscrit par Prince Beganssou

Written by YECLO.com

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