Le journaliste ivoirien Ferro Bally décrit une situation de chaos et de confusion au PDCI-RDA, à trois jours du 8e Congrès extraordinaire du parti.
Alors que ce congrès était censé désigner le successeur d'Henri Konan Bédié, il semble que le processus électoral soit bâclé et que le parti soit divisé.
Ci-dessous l'analyse de Ferro Bally :
FOIRE D'EMPOIGNE. La grand-messe pour le plébiscite programmé de Tidjane Thiam est en train de tourner à la foire d'empoigne et de désordre.
72 heures environ avant la tenue des assises du 8è Congrès extraordinaire du 16 décembre 2023, pour trouver un successeur à Henri Konan Bédié, c'est le flou total et la pagaille au PDCI-RDA.
En effet, le 6 décembre, Philippe Cowppli-Bony, président intérimaire, affirmait que les discussions se poursuivaient entre les candidats Tidjane Thiam et Jean-Marc Yacé pour le consensus, après Noël Akossi Bendjo et Moïse Koumoué Koffi, qui se sont retirés, et Maurice Kacou Guikahué, qui prenait acte de son « élimination injuste et arbitraire » de la course.
Le 11 décembre, le président Cowppli-Bony revient à la charge. Il annonce l'ouverture de la campagne électorale du mardi 12 décembre à minuit au jeudi 14 décembre, sans donner la liste des candidats, surtout que, sous les vives protestations de Guikahué, il précise « qu'aucune des candidatures présentées pour la présidence du PDCI-RDA n'a été ni éliminée ni rejetée ».
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Le constat est amer. Les structures mises en place pour l'organisation de ce Congrès, particulièrement le Comité électoral et le Collège de conciliation et de recherche du consensus, ont été des coquilles vides. Aucune n'a présenté sa décision ni fait son point.
Face à cette situation ubuesque, Jean-Louis Billon et Thierry Tanoh ont conjointement produit un communiqué pour mettre alors en doute la légitimité et la crédibilité du prochain président du parti; ce d'autant qu'il pourrait être élu ou désigné à l'issue d'une mascarade.
Avec ce processus électoral bâclé, le remplaçant de Bédié, plombé par une sévère crise de confiance, risque d'entamer son mandat sans connaître l'état de grâce.
F. M. Bally
