Le député Alain Lobognon passe devant la cour d'appel, ce mercredi 13 février 2019. La justice ivoirienne l'avait condamné le mardi 29 janvier 2019 à un an d'emprisonnement ferme et 300 000 FCFA d'amende pour divulgation de « fausses nouvelles » sur les réseaux sociaux, à l'issue d'un procès au palais d'Abidjan-Plateau.
Les juges de la cour d'appel du Plateau, présidé par le magistrat Ali Yéo, ont rejeté les trois principales exceptions soulevées par les avocats du député. Le débat de fond doit donc se poursuivre. En détention depuis le 15 janvier 2019, après avoir répondu à une convocation, le député de la circonscription de Fresco (sud-ouest), avait comparu le mardi 29 janvier 2019 devant le tribunal.
«Le tribunal déclare M. Lobognon est coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à 12 mois d'emprisonnement ferme et 300 000 FCFA d'amende », avait fait savoir le juge Amourlaye Cissoko, à la fin du procès qui avait duré quatre heures de temps. « A plus tard. On se voit après », tels étaient les derniers mots du député Alain Lobognon, avant de monter dans le fourgon garé dans la cour du palais de justice du Plateau et baptisé « Air Maca ».
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Celui-ci s'était aussitôt ébranlé, pour la Maca à Yopougon. Vingt ans après l'emprisonnement d'Amadou Gon Coulibaly, alors député (RDR, dissident du PDCI) de Korhogo, sous le pouvoir du PDCI d'Henri Konan Bédié, un autre député dissident du pouvoir, est envoyé en prison, le jour où la CPI a ordonné la libération de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé.
« Le substitut du procureur vient de me notifier que je suis mis sur mandat de dépôt. Enfin, de prisonnier en sursis, je suis désormais un prisonnier du régime. La constitution de Côte d'Ivoire encore violée. Que Dieu veille sur les Ivoiriens », annonçait le député de Fresco sur sa page Tweeter.
Ce procès en appel intervient au lendemain d'un rapport d'Amnesty International, particulièrement accablant pour le pouvoir d'Abidjan. Au demeurant, elle intervient avant une rencontre importante entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron.
Karina Fofana