Côte d’Ivoire : la coordonnatrice des« Gilets Orange », convoquée par les Renseignements Généraux

Une marche dite des Gilets Oranges est annoncée à Abidjan

« Dame Pulchérie du mouvement « Gilet Orange », vous êtes invitée à vous présenter le 21/ 01 / 2019 à 10 H 30 dans les locaux de la Direction des Renseignements Généraux (DRG) sis à Cocody-Ambassades, Angle Avenue de l'entente et rue des Flamboyants, villa n° 11 (à 150 m du siège du BNETD) Lycée Classique d'.

Rapporter la présente et demander Monsieur le Directeur des Renseignements Généraux. Contact : 22 44 91 12 », tel est ainsi libellé la convocation adressée par la Direction des Renseignements Généraux (DRG) à le 29 janvier 2019. En effet, elle devra répondre à la convocation du Directeur des renseignements généraux.

Aucune raison n'a été évoquée. Que reproche-t-on à la coordonnatrice de l'Action pour la restauration et la dignité humaine (ARDH) ? Rappelons que cette association de la société civile appelait les le 19 décembre 2018 à battre le pavé pour dénoncer les ‘'injustices sociales en Côte d'Ivoire''.

« Nous avons décidé de ne plus souffrir en silence. Il faut que cette marche puisse déclencher un changement par rapport aux injustices que nous subissons (…). Il faut que les gens se lèvent »

« Nous avons décidé de ne plus souffrir en silence. Il faut que cette marche puisse déclencher un changement par rapport aux injustices que nous subissons (…). Il faut que les gens se lèvent », expliquait Pulchérie Gbalet, la présidente de l'association au cours d'une conférence de presse le 11 décembre dernier. Au nombre des ‘'injustices'' mises en avant, « les violations graves des droits de l'homme en Côte d'Ivoire dont les déguerpissements sauvages et sans préavis des populations à Abidjan, l'expropriation des terres des autochtones à l'ouest du pays et les abus de certaines sociétés sur la clientèle et les souscripteurs ».

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Soulignons que cette convocation est lancée le jour même de l'ouverture du procès du député poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et incitation à la révolte. L'activiste Daleba Nahounou, secrétaire général par intérim de la Coalition des indignés de Côte d'Ivoire (CICI) avait pour sa part été convoqué par un juge, et finalement inculpé pour diffusion de fausse nouvelle mais n'a pas été incarcéré. Un autre activiste en ligne Tangboho Soro alias ‘'Carton Noir'' est détenu depuis près de trois mois à la () pour trouble à l'ordre public.

Pour Amnesty, les dirigeants sont dans une logique de « répression des voix critiques ». « Les autorités ivoiriennes doivent abandonner les poursuites judiciaires contre des activistes et opposants et immédiatement libérer les personnes arbitrairement arrêtées pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression », déclarait à la veille du procès d'Alain Lobognon. «Les arrestations arbitraires et le harcèlement judiciaire des activistes et opposants ne visent qu'à museler les voix dissidentes dans un pays qui sort à peine d'élections locales émaillées de violences,» a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de Campagne pour l' de l'Ouest à Amnesty International.

« Toutes les personnes arbitrairement arrêtées pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d'expression doivent être immédiatement libérées »

« Les violations de la liberté d'expression risquent non seulement de fragiliser la paix sociale, mais aussi d'entraver le droit à l'accès et à la libre diffusion d'informations dans un contexte politique tendu à un an de l'élection présidentielle. Les autorités doivent abandonner les poursuites contre Alain Lobognon et Soro Tangboho, et les libérer immédiatement et sans condition», et de faire cette mise au point, «des opinions exprimées librement ne peuvent faire l'objet de poursuites devant les tribunaux simplement parce qu'elles sont critiques, sauf si les autorités entendent en faire un moyen pour réduire au silence les voix dissidentes, » déclarait Kiné Fatim Diop.

« Toutes les personnes arbitrairement arrêtées pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d'expression doivent être immédiatement libérées », insistait elle.

Karina Fofana

Written by Karina Fofana

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