Famille des GOR : Encore une affaire de fausse signature de Gbagbo ? (Contribution)

Me Emmanuel Altit a introduit une requête de non-lieu pour Laurent Gbagbo
Me Emmanuel Altit a introduit une requête de non-lieu pour Laurent Gbagbo

Ivoiresoir.net vous propose un texte de Jean Bonin sur la « situation dramatico-politico-judiciaire » de Gbagbo, actuellement en procès à la , après analyse de tous les documents actuellement en sa possession.

Les faits : En 2014, quitte son exil ghanéen pour la Côte d'Ivoire. Dans ses bagages, une enveloppe contenant une prétendue lettre de candidature à la présidence du . La lettre dans laquelle une signature est attribuée au président Gbagbo, s'adresse notamment au président du FPI, Affi N'Guessan, au Comité de contrôle, au Comité central, aux fédéraux…

Cette lettre qui aurait due, selon les textes du FPI, être déposée exclusivement entre les mains du Comité central est également, pour tenter de convaincre, accompagnée d'une « attestation d'authenticité » dans laquelle le notaire qui authentifie la signature attribuée au président Gbagbo déclare que sa signature n'a pas été apposée devant lui mais devant un de ses collaborateurs (point 3 de l'attestation).

A l'analyse des documents, plusieurs autres irrégularités manifestes sautent aux yeux, tant en ce qui concerne la lettre de candidature (dactylographiée et non manuscrite comme le stipulait les conditions de l'appel à candidature que dans le nom même du porteur de la lettre : Assoa Adou).

Devant toutes ces irrégularités flagrantes, le président Affi Nguessan soumet le document à l'analyse d'un expert graphologue agréé auprès des tribunaux civils et militaires . Le verdict est sans appel : la signature attribuée au président Gbagbo est une pâle imitation. Quelques mois après cette affaire, le notaire hollandais qui avait « authentifié » la prétendue signature du président Gbagbo a lui-même été radié à vie de l'Ordre des notaires dans son pays, pour cause de fraude et falsification récurrente de documents administratifs.

Suite à cela, dit STT, ex-secrétaire général de la , lui-même en exil au Canada, déclarera sur sa page Facebook que la fausse signature attribuée au président Gbagbo a été l'œuvre de son ancien mentor, le président de l'UNG et beau-fils du président Gbagbo : qui serait coutumier du fait. En représailles, une série de plaintes est portée contre STT au Canada. L'une pour diffamation et l'autre pour appartenance à un groupe terroriste : la FESCI. Dans un document en ma possession (que je publierai en temps opportun), STT est accusé d'avoir dirigé l'organisation terroriste FESCI.

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Mieux, il y est indiqué que cette organisation terroriste tuait, violait et agissait pour le compte et sur instruction du président Gbagbo et son parti : le FPI. STT est donc à cause de ces accusations en procès devant les tribunaux canadiens et est sous le coup d'une menace d'expulsion pour ses supposées activités terroristes à la tête de la FESCI et son soutien armé au président Gbagbo. Rien moins que cela.

C'est dans ce cadre qu'un autre document, dont une fois de plus la signature est encore attribuée à Gbagbo, affirme que la prétendue lettre de candidature à la présidence du FPI est reconnue par Gbagbo lui-même. En d'autres termes, Gbagbo se joint implicitement à la plainte de Kipré pour accuser STT de terroriste, d'une part, et de diffamation, d'autre part.

Dans ces conditions, si cet autre document est effectivement de Gbagbo, que fera STT pour sa défense ? En son temps, vu le risque que l'ouvrage de François Mattei « pour la justice et la vérité » faisait peser sur la défense du président Gbagbo, son avocat, , avait dû monter au créneau pour faire changer le titre afin de ne pas compromettre son client. En effet de « François Mattei et », l'ouvrage a été réédité cette fois-ci en « Laurent Gbagbo par François Mattei ». Me Altit peut donc parler ou agir en dehors du procès stricto sensu.

De toute évidence, ici aussi il gagnerait à prendre la pleine mesure de ce qui se joue actuellement au Canada et qui pourrait être fatal à son client, s'il n'y prend garde, car le greffe de la CPI sera, conformément à son règlement mis à contribution pour vérifier si ces différents courriers sont sortis oui ou non de la CPI et en conséquence assumés par Gbagbo.

Tant LG que STT (qui lui aussi a pris un avocat candidat) jouent leur crédibilité dans cette brumeuse affaire montée de toutes pièces par des gens qui manifestement ont un agenda caché en ce qui concerne la libération du président Gbagbo. En droit, nous avons coutume de dire qu'un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès. L'avenir nous situera car à malin, malin et demi.

Jean Bonin

Juriste, citoyen ivoirien

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Written by YECLO.com

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