L'appel à marcher de l'opposition ivoirienne, ce jeudi 13 août, a été suivi dans tout le pays, 3 morts ont été enregistrés, hier à Daoukro.
Des responsables des sections jeunesses de plusieurs partis politiques de l'opposition dont le PDCI, le FPI, le PIT, ont appelé, les militants à descendre dans la rue ce jeudi 13 août 2020 pour dire NON à la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre.
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« Nous, jeunesse des partis politiques d'opposition (…)demandons à toute la jeunesse ivoirienne et à tout le peuple ivoirien de se joindre à notre manifestation jeudi pour contester contre cette forfaiture de trop », a déclaré mardi leur porte-parole, Nestor Dahi, président de Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition proche du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-président Laurent Gbagbo.
Tôt ce jeudi matin, des centaines de jeunes ont pris d'assaut les grands artères de la capitale Abidjan et des grandes villes de l'intérieur du pays, enflammant tables et pneus sur la chaussée.
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À Ferkessédougou, dans le nord du pays et fief électoral de Guillaume Soro, condamné à vingt ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » et actuellement en exil à Paris, de timides manifestations ont vite été dispersées comme à Korhogo, fief du défunt Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
À Daoukro, ville natale de l'ancien président Henri Konan Bédié, candidat à la présidentielle d'octobre, des manifestations ont vite dégénéré en affrontements mercredi entre partisans et opposants à une nouvelle candidature d'Alassane Ouattara. Ces heurts ont fait au moins 3 morts et 78 blesses ainsi qu'une quinzaine de domiciles incendiés et des dizaines de magasins pillés et incendiés.
Les manifestations sont particulièrement chaudes dans plusieurs villes du pays dont Bonoua, au Sud d'Abidjan où des forces spéciales ont reployées ces derniers jours.
Rappelant qu'il avait initialement décidé de passer la main à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, mais invoquant un « cas de force majeure » après son décès le 8 juillet, le président Ouattara a expliqué avoir « reconsidéré sa position ».
L'ex-président Henri Konan Bédié a déclaré récemment qu'une candidature de M. Ouattara « serait illégale ». Agé de 86 ans, il est lui-même le candidat désigné du PDCI.