Pour Venance Konan, Tidjane Thiam « n'est pas membre du bureau politique » du PDCI « Qu'a donc fait ce Messie pour son parti ? » demande-t-il ?
Il dénonce une opacité et un manque de démocratie qui mettent en danger l'avenir du parti.
Déclaration de Venance Konan:
« Le PDCI, on dit quoi ? A chaque jour ne suffit pas sa peine pourrait-on dire. Essayons de résumer la situation. On doit choisir le nouveau président du parti pour remplacer le Sphinx que son créateur a rappelé auprès de lui. Les textes disent qu'il faut être un militant actif du parti, et, mieux, avoir été membre du bureau politique pendant au moins dix ans.
Voici qui ne souffre d'aucune ambigüité. Fort donc de cela, Jean-Louis Billon et Thiery Tanoh, qui ambitionnaient eux aussi de diriger le vieux parti, se sont donc abstenus de présenter leurs candidatures. Maurice Kakou Guikahué, qui est le secrétaire exécutif du PDCI, ambitionnait lui aussi de diriger son parti. Et il remplissait toutes les conditions.
Succession d'Henri Konan Bédié entachée de polémiques
Mais on lui a fait savoir que sa candidature ne pouvait pas être retenue, parce qu'il faisait l'objet d'un contrôle judiciaire depuis la mauvaise plaisanterie de la désobéissance civile lancée par le président du PDCI d'alors, et qui avait coûté la vie à des dizaines de personnes en 2020. Or, ce contrôle judiciaire n'avait pas empêché Maurice Kakou Guikahué d'être candidat au poste de député en 2021, d'être élu, et même d'occuper le poste de vice-président de l'Assemblée nationale. Alors ? Alors, on doit comprendre que quelque part dans le parti, on ne veut pas de lui comme président. Et on ne veut pas qu'il compromette les chances de quelqu'un.
Qui est donc ce quelqu'un ? Noël Akossi Bendjo qui était aussi candidat, s'est retiré pour soutenir le candidat Tidjane Thiam. Moïse Koumoin Koffi s'est lui aussi retiré de la course. Il reste Jean-Marc Yacé et Tidjane Thiam. Qui donc Maurice Kakou Guikahué gêne-t-il tant entre les deux ? En tout cas, Guikahué n'a pas apprécié sa mise à l'écart et l'a fait savoir haut et fort dans un communiqué. Il a dit exactement ceci : « j'estime en définitive que le Comité Electoral du PDCI-RDA m'a sanctionné pour mon engagement et mon zèle à la cause du PDCI-RDA. Là où les institutions de la République m'ont qualifié, des responsables de mon parti m'ont disqualifié…. En tout état de cause, je prends acte de la décision injuste de rejet de ma candidature, à l'élection du président du PDCI-RDA, par le Comité Electoral, tel que déjà signifié dans la déclaration de presse de mon Porte-Parole. »
PDCI-RDA : un Messie parachuté ?
Quelques jours après, le président par intérim du PDCI-RDA et son Porte-Parole ont affirmé en chœur que la candidature de personne n'a été éliminée ou rejetée. Ah bon ! Donc c'est Gukahué qui dit n'importe quoi ? De leur côté, Jean-Louis Billon et Thierry Tanoh ont publié un communiqué pour dire qu'ils ne sont pas du tout contents. Alors que, eux, se sont abstenus de déposer leurs candidatures pour respecter les textes de leur parti, ils ont le sentiment que les choses se passent dans la plus grande opacité.
Ils ont écrit ceci, dans leur communiqué conjoint : « aujourd'hui, grande est notre déception de constater l'opacité dans laquelle est conduit le processus électoral devant aboutir à l'élection du président du PDCI-RDA. Quelle crédibilité et légitimité aura un président élu dans de telles conditions ? » Apparemment, au PDCI, on est en train de tout faire pour favoriser quelqu'un que l'on perçoit comme le Messie qui sauvera ce parti.
Qu'a donc fait ce Messie pour son parti ? Euh, rien de particulier. Il y a 24 ans il est parti voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Il l'a trouvée tellement verte qu'il n'a plus remis ses pieds dans son pays. Malgré toutes les crises qu'il a vécues. Et il ne militait plus au PDCI dont il n'est pas membre du bureau politique. Il ne remplit donc pas les conditions pour être candidat.
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