Suite de la lettre Jean-Yves Esso Essis, cadre du PDCI d'Henri Konan Bédié, à Alassane Ouattara, Président de Côte d'Ivoire et leader du RHDP.
Excellence Monsieur le Président de la République,
En 2015, vous serez réélu avec le soutien du PDCI-RDA, dans le cadre du groupement politique RHDP, à l'instar de ce que le parti d'Henri Konan BEDIE avait déjà fait pour le RDR en 2010.
Le relèvement économique de la Côte d'Ivoire au cours des six dernières années, sous votre présidence a été remarquable. Même vos adversaires politiques les plus résolus ne peuvent nier la réalité du dynamisme économique retrouvé de leur pays.
Ceci étant dit, des questions récurrentes nous viennent naturellement : dynamisme économique retrouvé mais à quel prix ? Quel niveau de dettes nous laissez vous en partant ? Quels sacrifices ont été consentis ? La cohésion de la société ivoirienne sur la durée n'était elle pas un impératif encore plus vital ? La réconciliation des ivoiriens, le plan social mis en place par le gouvernement en 2019 ne devaient ils pas être la priorité des priorités ?
Pour remercier le PDCI-RDA de tous ses sacrifices et de tous ses bienfaits à votre égard, vous tenterez en 2018 de le faire disparaitre en voulant imposer une fusion-absorption de tous les partis composant le groupement politique RHDP en un parti unique, le RHDP Unifié.
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Excellence Monsieur le Président de la République,
Le PDCI-RDA est un grand parti politique qui ne disparaitra jamais. Les hommes passeront mais le PDCI-RDA vivra ad vitam eternam… Votre volonté farouche d'inféoder tous les partis politiques a malheureusement sonné le glas de votre fin de règne sur la Côte d'Ivoire. Vous avez été très mal conseillé.
Le PDCI-RDA qui était votre soutien le plus fort vous a quitté en claquant la porte.
Cherchant par tous les moyens à se faire pardonner par le peuple ivoirien, Guillaume SORO, l'homme qui, selon ses propres dires, vous a installé sur votre siège royal en marchant sur le corps des ivoiriens, vous a également laissé tomber et se trouve maintenant en exil.
Le Diable vous fait craindre l'indigence et vous commande des actions honteuses; tandis qu'Allah vous promet pardon et faveur venant de Lui, nous dit le Coran. Encore faudrait il faire la démarche de demander ce pardon que nous serions prêts à accepter car ainsi que le disait Mère Theresa : » Si nous sommes pleins du péché, Dieu ne peut nous remplir, car Dieu lui-même ne peut remplir ce qui est plein. Voilà pourquoi nous avons besoin du pardon : nous nous vidons, et Dieu nous remplit de lui-même. »
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Excellence Monsieur le Président,
En 2016, vous nous ferez voter une nouvelle constitution à travers un référendum. Le résultat de ce référendum permettra la promulgation de la nouvelle Constitution le 8 novembre 2016. La Constitution ivoirienne est la loi fondamentale qui régit l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics en Côte d'Ivoire. Cette constitution sera la quatrième constitution adoptée par la Côte d'Ivoire, après celles de 1959, 1960 et de 2000. Elle instituera la Troisième République.
La Côte d'Ivoire avait, en effet, besoin d'un toilettage constitutionnel, après celle élaborée depuis 2000 dans un contexte empoisonné par la bataille pour le pouvoir présidentiel. Ne pas examiner en profondeur les institutions et ne pas envisager des réformes importantes après ces deux decennies de crises aurait été incompréhensible.
Tout le monde avait en tête le célèbre article 35 de la Constitution sur les conditions d'éligibilité à la présidence utilisé, notamment pour vous exclure de la course en 2000, comme point de crispation majeur de la crise, qui justifierait une révision de la loi fondamentale.
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Pourquoi, diantre, avoir encore voulu en 2020, tripatouiller les textes de cette loi fondamentale votée en 2016 ?
Était-ce la seule préoccupation de la classe politique ivoirienne après ces deux mandats jalonnés par la déliquescence accélérée de nos valeurs et la montée en puissance de la corruption à des sommets jusque-là inatteignables, au profit exclusif des intérêts d'une petite poignée de privilégiés ?
Les principales innovations de cette constitution etaient l'introduction de la vice-présidence de la République et celle d'un Sénat, deuxième chambre du Parlement. La création de la fonction de vice-président clarifiait la succession du président en cas de vacance. Nous nous assurions ainsi qu'une personnalité choisie par le président et élue en même temps que lui, soit prête à assumer la succession en cas de nécessité. Et c'était surtout un moyen de ne pas prendre le risque de voir une personnalité non choisie par le président et non elue par le peuple, se retrouver à la tête de l'Etat en cas de coup du sort.
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Pourquoi alors avoir décidé d'opter pour une nomination simple d'un futur potentiel president de la République ? Que cela cache til ? Dites le nous s'il vous plait en toute honnêteté, Excellence Monsieur le Président.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Le procédé monarchique du choix de votre successeur en a choqué plus d'un au sein de votre famille politique.
La disparition de la disposition constitutionnelle exigeant que les candidats à la présidence présentent « un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel » a été vraiment surprenante pour tous les ivoiriens que nous sommes.
Même s'il est vrai que cette disposition pourrait ouvrir la porte à des manipulations politiques pour exclure un candidat, comme ce fut le cas pour invalider la candidature du président BEDIE au scrutin d'octobre 2000, la suppression de toute exigence de bonne santé vérifiable ne peut que susciter doutes et suspicions.
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Votre successeur désigné, le Premier Ministre, Amadou GON COULIBALY, est depuis plusieurs jours à Paris sans que l'on nous dise clairement de quoi il s'agit réellement, offrant ainsi la part belle à toutes sortes de supputations et autres rumeurs aussi rocambolesques les unes que les autres…
Excellence Monsieur le Président de la République,
On a parfois l'impression que le monde est fait de choses qu'on subit : les tremblements de terre, les inondations, les épidémies, etc. Cependant, il est important de se souvenir qu'il y a des choses qu'on peut maîtriser, comme la remise en question de ses actes, comme la deuxième chance dont on pourrait bénéficier après avoir mal agit, en expiant ses fautes et en sollicitant un nouveau départ.
Oui ces choses là, Excellence Monsieur le Président, nous pouvons les maitriser… Parce que la seule chose qui pourrait transformer l'enfer dans lequel nous vivons actuellement en un endroit où il ferait bon vivre et où tous les citoyens seraient libres et égaux en droit, c'est l'amour et la considération.
Ayez un petit peu plus d'amour et de considération pour votre peuple et dites nous la stricte vérité sur l'état de santé de notre Premier Ministre.
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En attendant une déclaration officielle de votre part sur ce sujet, j'invite tous les ivoiriens sans distinction à se mettre en union de prière pour que le Très Haut puisse rétablir en santé notre chef de gouvernement.
Votre amour et votre consideration pour nous, nous aurait donné de l'espoir. Et avec de l'espoir, les ivoiriens pourraient soulever des montagnes et tout deviendrait possible malgré la grave crise que nous avons traversé…
Les ors du pouvoir vous laissent imaginer que vous pourrez continuer à nous imposer des choses a avaler sans effets secondaires néfastes pour vous mais sachez regarder l'histoire récente de notre pays en tirant cet enseignement capital :
Les ivoiriens sont lents à la colère mais ils vous en tiennent rigueur à vie quand vous les prenez pour des simplets.
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