« Le pouvoir ivoirien a fait un pas en acceptant la recomposition de la CEI »

La recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) a été acceptée par le gouvernement ivoirien ce 21 octobre 2020.

À Barthelemy Zouzoua Inabo. Le pouvoir ivoirien a fait un pas en acceptant la recomposition de la commission électorale indépendante. Et surtout en envisageant la rencontre entre et Henri Konan Bédié. Le dialogue que nous appelons de tous nos vœux est possible dans ce .

Tout est possible en Côte d'Ivoire

Une ligne a bougé. Le gouvernement a cédé sur la composition de la commission électorale indépendante. « La restructuration de la avec une personnalité supplémentaire pour l'opposition et un poste de vice-président pour le ainsi que la recomposition des CEI locales. ».

Cet arrangement était dans les bacs depuis le voyage-éclair du président Henri Konan Bédié à le 13 octobre 2020. Le 16 octobre 2020, le candidat du en campagne a Bouaké, avait été formel: « Je voudrais que les gens arrêtent de rêver. Il n'y aura pas de changement de CEI. Il n'y aura pas de changement du . Il n'y aura pas de changement de la date de la constitution. Il n'y aura pas de transition.».

Une semaine plus tard, le gouvernement donne des gages. La CEI ne change pas comme l'exigeait l'opposition (elle demandait même sa dissolution) mais la composition, oui. Le nombre de commissaires passe avec la décision du gouvernement, de 15 à 17 membres. Le pouvoir aura désormais 3 représentants, l'opposition, 5, la société civile, 6 et l'administration, avec le président de la CEI, 3.

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Pour ce qui concerne les commissions locales, la coalition au pouvoir détient 529 postes de présidents contre 20 pour l'opposition composée des groupements politiques de l' (), du Groupement des partenaires politiques pour la Paix (), l'Alliance des pour la démocratie-Union des masses populaires (AID-UMPP) et de la ().


Quant à la vice-présidence de ces , l20 postes contre 524 pour l'opposition et 05 postes pour l'administration territoriale.

L'arrêt de la

Sans en donner l'air, le gouvernement est entrain d'appliquer l'arrêt de la relatif à la recomposition de la CEI. « La Cour a noté le déséquilibre manifeste du nombre de présidents de Commissions électorales locales proposés par le parti au pouvoir. En outre, elle a souligné l'absence d'un mécanisme garantissant que le processus de nomination des membres de l'organe électoral par les partis politiques, notamment les partis d'opposition et les OSC, soit piloté par ces entités. ».

Le refus de l'opposition de discuter avec le gouvernement

L'opposition, invitée par le gouvernement ce mercredi 21 octobre 2020 avait décliné l'offre. « Dans l'attente de la médiation engagée par la dont le cadre de discussion est en finalisation, nous déclinons notre participation à toute rencontre avec le gouvernement se rapportant à l'élection . ».

En l'absence des candidats Henri Konan Bédié et Pascal Affi N'guessan, mais en présence des représentants de la CEDEAO, le gouvernement a fait un geste d'apaisement. Maintenant, tout le monde regarde du côté de l'opposition. Pas de réaction officielle. Cependant selon des sources autorisées, elle attend d'être saisie officiellement par la CEDEAO de la décision du gouvernement avant d'aviser.

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Trois cas de figure se présentent à l'opposition

À 9 jours de la du 31 octobre 2020, quel profit peut être tiré de ce coup de sombrero politique du pouvoir? Il a décidé selon son calendrier propre. Mettant du coup l'opposition dans l'embarras. Aux yeux de la communauté internationale, Alassane Ouattara donne un signal d'ouverture.

Par cet acte et surtout sa disponibilité à rencontrer le président du PDCI-, il veut montrer qu'il n'est pas fermé au dialogue et n'est pas opposé à la participation de ses adversaires politiques au scrutin. Puis, il tente ainsi d'âter les opposants, les diviser même.
Trois cas de figure se présentent ainsi à l'Alliance non idéologique.

1- L'opposition demeure intransigeante

2- Elle décide de faire contre mauvaise fortune, bon cœur

3- Le parti au pouvoir, sous la pression internationale, accepte le report de la présidentielle dans les limites constitutionnelles.

Dans le premier cas, elle décevrait bien la CEDEAO et la communauté internationale. Dans le deuxième cas, elle se mettrait ses partisans les plus intransigeants à dos. Dans le troisième cas, elle réussirait le coup parfait pour se réorganiser et se donner les moyens de se battre à armes égales avec le pouvoir.

Un cas de force majeur en appelle un autre. Le président sortant, Alassane Ouattara a évoqué un cas de force majeur pour revenir sur sa décision de ne pas se porter candidat. L'opposition peut bien lui opposer le cas de force majeur pour l'intérieur du pays pour mettre sur la table, la demande du report de l'élection présidentielle et sauver le pays des tensions politiques.
Tout est désormais possible dans ce pays. Il ne faut rien exclure. Et puis, il faut encourager et saluer toutes les initiatives qui favorisent le dialogue entre Ivoiriens.

Written by Fernand Dédeh

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